La ville de Yaoundé est bondée d’étendards qui rappellent souvent des évidences.

Pas un seul pas sans un message lié à la visite de Muhammadu Buhari, le président nigérian. Une entreprise de régie publicitaire a gagné le marché pour fixer les banderoles sur l’itinéraire allant de l’aéroport international de Yaoundé- Nsimalen au Palais de l’unité. Ces banderoles véhiculent des messages sur la coopération entre le Nigeria et le Cameroun. Certains rappellent des évidences. Par exemple que les deux pays sont voisins, qu’ils aiment la paix, que le Cameroun est situé en Afrique centrale, le Nigeria en Afrique occidentale etc.

Ces messages sont écrits dans un style administratif lourd : « Son excellence Paul Biya et le peuple camerounais souhaitent la bienvenue à son excellence Muhammadu Buhari », peut-on lire. Mais ces messages donnent aussi une idée du contenu de cette visite. Pas besoin donc de spéculer. A partir de ces banderoles, l’on comprend aisément que cette visite d’ « amitié et de travail » a pour objectif de mutualiser les forces pour combattre le terrorisme. En substance, ces écriteaux semblent indiquer que les deux pays sont déterminés à vaincre Boko Haram, qui est présenté comme un ennemi commun. « Cameroun-Nigeria : acteurs majeurs pour la préservation de la paix en Afrique centrale et occidentale » peut-on lire au quartier Bastos. Plus loin, il est écrit : « Cameroun-Nigeria: une coopération au service de la paix, de l’intégration et de la prospérité ».

En sus des banderoles, il y a des effigies de deux présidents. Elles sont placardées sur les principaux axes de la ville de Yaoundé. Mais, il y a un détail qui frappe. La photo du président Paul Biya date des années 1980, tout comme celle qui est ce moment (16h39) sur le site de la présidence. Ceux qui gèrent sa communication ont choisi de le rajeunir… Selon nos sources, il s’agit de millions qui ont été débloqués à la présidence pour placer ces banderoles. « Une banderole peut coûter entre 80 et 120 mille Fcfa », avance une source. Il s’agit en fait d’une pratique communicationnelle très répandue chez nous. Pas un seul séminaire aussi banal, soit-il sans une grosse banderole. Alors, lorsque c’est un président « ami » qui vient, il faut inonder le ciel de Yaoundé de ces étendards.

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