Se sentant acculé et enregistrant d’énormes pertes tant en hommes qu’en matériel, l’actuel leader de la secte islamiste Boko Haram lance un cri de ralliement. Cet appel à l’union qui pourrait voir l’entrée dans la bataille de djihadistes plus formés et prêt à mourir pourrait compliquer la sérénité de la coalition dans la maîtrise actuelle du conflit.

D’après plusieurs informations, les attaques lancées de façon éparses au Nigéria et visant les bases de la secte islamiste ont infligé plusieurs pertes obligeant Abubakar Shekau a fuir son refuge. Blessé, l’ancien élève d’une école coranique de Maroua, vient de demander dans sa récente vidéo le soutien inconditionnel de l’Etat Islamique (EI) au moment où Idriss Deby Itno rassure le monde sur la connaissance de l’endroit exacte où se cacherait Abubakar Shekau.

D’après plusieurs analyses, les djihadistes du Nord Mali qui sont harcelés par des forces coalisées et les rebelles en « latence » en Libye sont un terreau favorable de recrutement actuellement. Toutes les rebellions actuelles, utilisant la même technique que l’Etat Islamique c’est-à-dire l’occupation des terres riches en minerai pour soit les exploiter clandestinement soit exiger des rentes de transit, semblent être beaucoup plus obnubilées par le gain. Prêt à mourir pour préserver ces avantages, c’est peut-être la même logique qui va motiver dans les prochains jours ou mois la secte islamiste qui semble avoir donnée un peu de répit aux forces de défense coalisées du Cameroun et du Tchad.  

Aujourd’hui Boko Haram étant très au fait de la puissance de feu de l’Etat Islamique et de sa capacité de recrutement compte tenu de son assise financière, semble vouloir un soutien total pour les prochaines manœuvres. Raison pour laquelle Abubakar Shekau a changé le nom de Boko Haram avec celui d’Etat Islamique en Afrique ; comme pour préciser en filigrane aux alliés qu’il y aurait intérêt de prendre les territoires qu’il vise depuis des mois.