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© Le Jour : Jean-Philippe Nguemeta
- 20 Feb 2015 00:12:26
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CAMEROUN :: Fonction publique : Ces concours qui font courir :: CAMEROON
Le mythe construit autour des grandes écoles oblige des milliers de jeunes Camerounais à rechercher une position sociale certaine et définitive.
Les concours d’intégration directe ont-ils la côte au Cameroun ? Qu’est-ce qui explique aujourd’hui, la forte démographie observée chaque fois après l’organisation des concours au Cameroun ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a une forte propension pour des Camerounais à privilégier des concours d’admission directes au détriment des emplois privés. Les chiffres disent long ! A propos du concours de la police lancée il y a quelques temps, la semaine dernière, on notait déjà 13000 candidats inscrits en ligne. Une source policière confiait au Jour hier que près de 90.000 dossiers ont été validés, sur un total d’environs 135.000 candidats.
Au cas. Jointe au téléphone, Mme Ayina, le chef de la cellule de communication de l’Ecole nationale d’Administration et de magistrature a affirmé que lors du dernier concours de l’Enam (session 2014), « les candidats avoisinaient 24000, toutes séries confondues ». On se rappelle également que la contractualisation de 3500 maîtres prévue pour novembre et décembre 2014 s’est enlisée parce que les responsables de l’Education de base étaient débordés. En décembre dernier, une source dans ce ministère confiait au Jour qu’ « on a voulu donner la chance à tous les candidats. On attendait 3500 recrues mais on en a eu plus de 15000 candidats. La commission travaille pour produire des résultats incontestables ».
Même constat pour les différentes écoles normales du Cameroun. Rencontré hier dans son bureau, Emmanuel Matateyou, le directeur adjoint de l’Ecole normale supérieure de Yaoundé I a précisé que « L’année dernière, il y avait 17000 candidats. Nous n’avons pas encore eu moins 10.000 candidats depuis près de quatre ans ». A l’Institut national de la Jeunesse et des Sports, Daniel Ngoa Nguele, le directeur a été clair : « Je n’ai pas de statistiques à vous donner, allez à la fonction publique !’ ». Toutefois, un enseignant de cette école travaillant également au Minfopra à indiqué que « cette année, nous avons eu plus de 6000 candidats, en 2013, nous avions près de 7000 candidats ». A en croire Michel Onla, enseignant et chef du département d’éducation civique à l’Injs, « Il y a une évolution remarquable du nombre de candidats depuis 2005 ». Ces chiffres montrent suffisamment l’intérêt profond que les Camerounais manifestent pour les concours directs. Mais quel est l’enjeu ?
Sortir de la précarité
D’après Christian Bios Nelem, sociologue, « les raisons sont multiples. Elles sont d’abord structurelles. Beaucoup font ces concours pour s’assurer une position sociale, ils veulent définitivement sortir de la précarité ! ». Il ajoute qu’il « y a le mythe construit autour des grandes écoles : elles assurent une position sociale. Il faut i noter que cela résulte aussi de ce que les médias et les pouvoirs publics annoncent. On ne met pas l’accent sur les emplois privés et dans ce sens ne pas faire le concours direct, c’est comme si on ne voulait pas donner un sens à sa vie ». De l’avis de Daniel Ngoa Nguele, « sans penser que les concours directs sont une panacée, beaucoup de Camerounais pensent avoir directement accès au travail.
Tout le problème est de savoir s’il y a une professionnalisation dans ces écoles ». Pour lui, d’autres choisissent ces concours par raccourci, ils importent les réflexes des universités et des lycées sans savoir à quoi correspond leur formation. « A l’injs, on acquiert des compétences », a-t-il déclaré. Pour Emmanuel Matateyou, si l’Etat restreint le nombre, les concours ne seront plus démocratiques. Selon lui, dans les années 70, plusieurs sociétés et banques avaient été créées (Sodecoton, Bicic, Biao, le crédit agricole..) pour aider les jeunes. « Ils donnaient de l’emploi à de nombreux jeunes mais dans les années 90, avec la dévaluation du F.Cfa et plus tard les programmes d’ajustement structurels suicidaire, les données ont changé ».
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