Décryptage : La guerre change de front
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Acculé sur le terrain, Boko Haram veut utiliser internet comme nouvelle arme.

Dans le Nord-est du Nigeria, Boko Haram règne en maître absolu. Ses combattants, drogués et fanatisés, occupent des villes et des villages. Dans sa conquête territoriale, cette secte s’est attaquée à notre pays. En face, elle a trouvé de braves soldats, bien entrainés et disciplinés, soutenus par un peuple en dépit de ses divergences d’opinion. La secte a été mise en déroute. Des milliers de ses combattants ont été tués. Pour survivre, elle a, à chaque fois, changé des stratégies mais nos forces de défense s’y adaptent facilement et remportent des victoires.

Notre armée est allée jusqu’ utiliser ses avions pour déloger ces terroristes de notre territoire. La dernière trouvaille du chef de ces terroristes face à notre pays, c’est la communication. Sa récente vidéo publiée sur internet, d’une durée de 17 min rentre dans cette stratégie. Il s’adresse au chef de l’Etat et au Cameroun, mais aussi aux jeunes. En regardant cette vidéo, on s’aperçoit qu’il ne s’agit plus d’u, Shekau désinvolte, sûr de lui, qui s’adresse à Goodluck Jonathan avec mépris.

Non, il s’est détaché de ses gestes dignes d’un schizophrène pour lire avec attention un texte dans un document, loin de ses papiers volants d’antan. La posture du Cameroun suscite donc un peu de respect. En substance, il demande à Paul Biya d’arrêter ses offensives militaires. Preuve que les actions du Cameroun empêchent son organisation d’atteindre ses ignobles objectifs. Mais, il y a un détail qui frappe dans cette vidéo.

Habitué à parler en arabe ou en haoussa, le chef de Boko Haram s’est essayé en fulfuldé qu’il avoue ne pas connaître. Il ne connait pas justement cette langue, à l’entendre marmonner ses mots. Mais pourquoi forcer ? Eh bien, dans cette partie de la vidéo, il s’adresse à la jeunesse. Sachant que l’arabe et le haussa ne sont pas les plus parlées ici, il choisit une langue que cette cible maitrise parfaitement. Du moins de façon générale. Il demande avec insistance à cette jeunesse de se désolidariser de la démocratie qui ne mènerait pas au paradis, selon son curieux raisonnement.

La leçon à tirer est donc claire. Boko Haram est à la recherche des hommes et son système de recrutement est grippé. Notre pays devrait saisir ce message pour intensifier l’encadrement, la sensibilisation de notre jeunesse. Une affaire de tous. Les coins faibles de cette secte sont maintenant connus.

© Le Jour : Younoussa Ben Moussa

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