Cameroun - Rétrospective 2014 : Et vint l’appel de la Lekié
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Durant 2014, une partie de l’élite de ce  publie un document blâmé par l’opinion parce que préjudiciable à l’unité nationale.

Impossible de parler de la politique en 2014 au Cameroun sans évoquer de « l’appel de la Lekié ». Il s’agit d’un document d’une rare gravité, rédigé et publié par une partie de l’élite de ce département de la région du Centre. Il s’agit en fait d’un texte politique, écrit par des apparatchiks. Mais ce texte était particulier. Son vocabulaire pernicieux accusait une partie des Camerounais d’être complices de Boko Haram. Morceaux choisis :

  • « Non contre toutes les manoeuvres pernicieuses, de la part de ces complices de Boko Haram ;
  • manoeuvres de chantage politique assimilables à une tentative de prise en otage ou de déstabilisation des Institutions de la République ou à une conspiration politique, inspirée par des fins diverses, notamment des ambitions politiques, personnelles ou régionalistes ;
  • contre les comportements personnels et inqualifiables de ces alliés objectifs de Boko Haram ;
  • comportements de double langage en particulier et autres manquements similaires, au regard de l'obligation fondamentale et permanente de loyauté, qui interpelle tous les citoyens, à tous les niveaux, vis-à-vis du Président de la République. »

Cet appel a reçu une fin de non-recevoir auprès du public. A commencer par une partie des fils de ce département, qui se sont désolidarisés de cette démarche préjudiciable à l’unité nationale pourtant promue par le parti politique sous la bannière duquel Eyebé Ayissi et comparses disent agir. Outre les fils de la Lekié, l’opinion publique a condamné une telle littérature. Le gouvernement aussi. Issa Tchiroma Bakary, son porte-parole a organisé une conférence de presse pour dire qu’il n’y a pas de « Boko Haram Cameroun ».

Des jours plus tard, Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale a publié un communiqué pour s’en offusquer. « Pour les populations du Grand-Nord en général et pour les élites en particulier, ces allégations constituent des accusations qualifiées de très graves. Bien mieux, elles sont inopportunes, dangereuses pour la cohésion du Cameroun et préjudiciables à l'Unité Nationale.

Les relents de stigmatisation dont elles sont porteuses à l'endroit des valeureux, des dignes et fidèles fils du Grand- Nord, appellent plus à la partition du Cameroun qu'à sa construction ou à la mobilisation de tous pour lutter contre un ennemi commun appelé Boko Haram », écrit le Pan. Curieusement, il signe au nom du « Grand-Nord » en utilisant un papier en-tête de l’Assemblée nationale. Sa sortie a été aussi blâmée par une partie de l’opinion et applaudie par une autre. La sérénité revient lors de la session de novembre où il a organisé à l’Assemblée nationale une séance plénière spéciale pour la lutte contre cette secte. Tous à l’unisson, gouvernement, parlement sans distinction de chapelle politique ont promis de tout faire pour combattre l’ennemi commun.

© Le Jour : Younoussa Ben Moussa

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