Culture: Cimuda, un projet musical futuriste lié à Bangoulap Tour
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La onzième édition des randonnées sportives et touristiques et des rencontres culturelles s’est tenue du 28  au 30 novembre dans ce groupement en présence du chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, Jean-Marc Châtaigner.

15 heures 20 minutes,  ce samedi 29 novembre 2025, devant la concession de  Mbeu T. Jean, 80 ans et décédé il y a peu, deux groupes de musiciens font entendre les échos de leurs sonorités pour rendre hommage au défunt. Dans ce quartier frontalier entre les villages Bangoulap et Bangangté,  devant les abords  d’une maison en terre battue, trois jeunes gens abrités sous une tente au même titre que de nombreux convives, étalent leurs talents et chantent en langue Medumba. Pareillement, ils font bouger des « Marakas », instruments musicaux prisés par les acteurs locaux.

A la cadence du « Benskin », un rythme local qui se danse par vibration des jambes sur le sol  et oscillation des hanches, les trois musiciens captivent l’attention de nombreuses personnes originaires de Bangoulap ou pas et venues des quatre coins du triangle national ou de l’étranger pour   rendre un dernier hommage à Mbeu T. Jean. A quelques mètres de là, un groupe de femme entonnent en français et parfois en langue « Medumba » des chansons, avec leurs voix fluettes. Sans aucun instrument de musique, elles interprètent, avec aisance et cadence, plusieurs sonorités du répertoire local et de donne de l’ambiance. Une ambiance de communion pour célébrer la vie de Mbeu T. Jean, un patriarche originaire de Bangoulap et conduit ce samedi 29 novembre 2025 à sa dernière demeure.

Un village des musiciens

Ces deux scènes donnent raison à Jean Guy Wandji Nkuimy, promoteur de Bangoulap Tour. Quelques minutes avant, dans le cadre des séquences des activités de Bangoulap Tour 2025,  au foyer culturel de la chefferie du coin, au cours d’une conférence portant sur la présentation du projet de la Cité Internationale de Musique et de Danse (Cimuda) et  à laquelle prenait part des centaines de jeunes et  le chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, Jean-Marc Châtaigner, cet orateur a fait savoir que la vie quotidienne à Bangoulap est principalement ponctuée par les activités des musiciens locaux. Et pourquoi ne pas citer aussi le rayonnement des musiciens originaires de la localité sur la scène nationale et internationale à l’instar de Marole Tchamba, la reine du « Bendsin », invité de Bangoulap Tour ? « Il existe dans ce village environ 25 groupes de musique traditionnelle et patrimoniale. Tout est structuré autour de la musique. Les événements heureux ou malheureux de la communauté sont cadencés par la musique. 

Chaque groupe de musiciens s’organise autour d’une tontine (Ndlr : une réunion qui se tient suivant une périodicité hebdomadaire ou mensuelle en de la collecte des épargnes de chaque adhérent et de l’organisation des cotisations dans l’optique de manifester un élan de solidarité pour soutenir un membre en difficulté ou nécessiteux). »

D’où l’importance d’y construire, dans les jours à venir, la Cité Internationale de la Musique et de la Danse (Cimuda). Un projet né en 2014 à Bangoulap avec l’onction traditionnelle des chefs traditionnels de la région de l’Ouest et la validation officielle du ministère des Arts et de la culture du Cameroun.

La Route des Chefferies(Rdc) pilotée par Sylvain Nzefa, architecte, est aussi favorable à la Cimuda. D’ailleurs, c’est Dimitri Kom, un médiateur culturel de cette organisation qui a assuré la présentation publique de la Cimuda ce samedi 29 novembre 2025. 

Ce conférencier a indiqué que Cimuda sera un espace réel et virtuel de valorisation et de promotion des musiques patrimoniales du Cameroun et du monde entier. Il perçoit la Cité Internationale de la Musique et de la Danse qui sera construite à Bangoulap, avec l’appui de nombreux partenaires techniques ou financiers sollicités, comme un cadre de « création et d’immersion » pour les artistes musiciens.  « Ce projet se veut évolutif. Nous sommes en train de travailler sur des nouvelles variantes », explique-t-il. Il est aussi envisagé la création d’une base de données numérique en lien avec Cimuda. Et cette plate-forme permettra aux artistes du monde entier de s’y ressourcer en temps opportun, surtout lors de la composition des nouvelles musiques.

Saluant cette initiative et cette ouverture sur le monde, intervenant en qualité de représentant de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), M. Onana a  insisté sur le respect des droits moraux des communautés dont les musiques en question appartiennent au répertoire patrimonial.

Le  chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun est allé dans le même sens. Pour lui, il faudrait assurer une rémunération financière pour les auteurs des œuvres qui seront dans la base des données numériques de Cimuda.

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