Mamadou Mota dénonce Nathalie Yamb : La polémique Boko Haram et l'Extrême-Nord du Cameroun
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Mamadou Mota dénonce Nathalie Yamb : La polémique Boko Haram et l'Extrême-Nord du Cameroun :: CAMEROON

La sphère politique et les réseaux sociaux au Cameroun sont le théâtre d’une vive confrontation entre Mamadou Mota et la militante panafricaniste Nathalie Yamb. Au cœur de cette querelle médiatique : la tragédie sécuritaire dans le Mayo-Sava et, plus largement, la crise persistante dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, ravagée par les incursions de la secte Boko Haram. Mamadou Mota, figure politique camerounaise, a publié une réponse cinglante à une publication de Madame Yamb, l’accusant de verser dans l'« immoralité profonde » et de propager de la désinformation.

Le point de friction principal réside dans l’allégation, formulée sous forme interrogative par Nathalie Yamb, qui suggérait un lien abject entre des figures politiques du Nord et des mercenaires de Boko Haram. Pour Mamadou Mota, cette insinuation est une insulte aux populations qui paient le prix du sang face au terrorisme. La réalité de Boko Haram pour les habitants du Mayo-Sava n'est pas un sujet théorique, mais un vécu de traumatismes, d'enlèvements et de massacres, une douleur existentielle que l’on ne saurait exploiter pour un « misérable dividende politique ».

Mota dénonce avec virulence ce qu'il perçoit comme le « cynisme du pulpit virtuel ». Il rappelle la souffrance des familles déchirées et des villages incendiés, soulignant que jamais, malgré la critique légitime envers l'abandon de l'État, les populations n'accepteraient une alliance avec les « fous sanguinaires ». En s'érigeant en voix de l'Afrique sans connaître la complexité des réalités du terrain et des sacrifices quotidiens des Forces Armées, Nathalie Yamb est taxée d'« imposture du panafricanisme ». Le leader camerounais met en doute la légitimité de l'activiste à donner des leçons de géopolitique sur des sujets dont elle n'a jamais connu la douleur physique.

La lutte contre le terrorisme dans la région de l'Extrême-Nord est un défi constant. Les rapports humanitaires confirment la persistance de l'insécurité, des déplacements de population et des besoins accrus en assistance. C'est dans ce contexte de vulnérabilité que les allégations non fondées peuvent semer la discorde et saper le moral. Mamadou Mota exige ainsi le respect pour ceux qui mènent cette lutte sur le terrain.

MAMADOU MOTA : À MADAME NATHALIE YAMB, LA FAUSSAIRE DE L'INFORMATION. 
Madame,
Nous avons sous les yeux votre dernière production sur les réseaux sociaux, ces quelques lignes qui prétendent éclairer l'opinion sur la tragédie que nous vivons dans le Mayo-Sava et plus largement dans l'Extrême-Nord du Cameroun. Vous parlez de 163 mercenaires de Boko Haram éliminés et, sans transition ni preuve, vous concluez par une interrogation nauséabonde : "C'est le plan Z de Tchiroma et Enonchong ??"

Permettez-nous de dénoncer avec la plus grande vigueur, non seulement la légèreté de votre propos, mais surtout son immoralité profonde.

I. L'INDÉCENCE DE L'ALLÉGATION : LE CYNISME DU PULPIT VIRTUEL
Votre insinuante question, lancée comme un pavé dans la mare, vise à établir un lien abject entre des figures politiques du Nord et une secte terroriste qui a semé la mort, le chaos et la désolation dans nos foyers.

Savez-vous, Madame Yamb, ce que représente Boko Haram pour les populations de l'Extrême-Nord ? Ce n'est pas un concept théorique ou une ligne de votre récit panafricaniste à deux balles. C'est le souvenir des femmes et jeunes filles enlevées, réduites à l'esclavage ou lâchement massacrées. C'est le traumatisme des familles déchirées et des villages incendiés. C'est la souffrance de l'abandon de l'État que nous avons connue et que nous combattons, mais jamais au prix d'une alliance avec ces fous sanguinaires. Faire croire, même par une simple question rhétorique, que nous, qui avons payé le prix du sang, pourrions être les alliés des terroristes est une insulte à la mémoire de nos morts et une calomnie infâme.

II. L'IMPOSTURE DU "PANAFrICANISME" : RENTIÈRE DES RÉGIMES ET IGNORANTE DES RÉALITÉS
Vous vous érigez en conscience de l'Afrique, en experte auto-proclamée des maux du continent. Or, votre prétendue expertise ne semble être qu'une rente confortable tirée de la fréquentation des régimes dictatoriaux que vous encensez. Vous prétendez connaître le Cameroun ? Vous ne connaissez rien à la complexité de notre cohabitation. Vous ne comprenez rien aux sacrifices quotidiens des Forces Armées qui, quelles que soient nos critiques envers l'État, sont au front face à l'ennemi. L'image de ce véhicule du B.I.R. (Bataillon d'Intervention Rapide) sur votre propre publication est un rappel de leur présence, pas un outil pour votre narration fictive.
Vous ignorez superbement la cause de la crise qui mine votre propre pays d'origine tout en donnant des leçons de géopolitique à la planète entière.

Cette qualité (le bon sens) que l'argent et l'idéologie semblent vous avoir fait perdre voudrait que vous fermiez votre grosse gueule sur des réalités que vous ne maîtrisez pas et dont vous n'avez jamais connu la douleur physique et existentielle.
Votre place est peut-être auprès des putschistes qui, par intérêt ou par naïveté, croient en votre "expertise" de façade. La nôtre est ici, au Cameroun, sur ces terres du Nord, à reconstruire ce que la guerre et, oui, l'incurie de l'État ont détruit.

Nous n'avons pas besoin de vos allégations mensongères pour extrapoler une crise ou cibler des opposants politiques. Nous exigeons simplement la paix, la justice et le respect des populations que vous diffamez aujourd'hui sans vergogne.
Laissez la lutte contre Boko Haram à ceux qui la mènent, et non à ceux qui tentent d'en tirer un misérable dividende politique sur les réseaux sociaux. 

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