Financement de la campagne de Biya : Comment le Rdpc « braque » les fonctionnaires
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Chaque responsable de l’administration doit débourser entre 5 000 et 2 000 000 FCFA pour contribuer au financement de la campagne du candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Des membres du gouvernement aux responsables des sous-sections du parti au pouvoir doivent mettre la main à la poche pour une victoire éclatante de leur champion, le 07 octobre 2018.

C’est un document intitulé « tableau indicatif des taux de contributions financières en vue du financement de la campagne de Paul Biya à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 » et dont le Messager a obtenu copie. Dans ce document en circulation sur les réseaux sociaux vraisemblablement original, les fonctionnaires de la République et les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais sont appelés à mettre la main à la patte. C’est à la suite des concertations tenues au secrétariat du Comité Central du Rdpc et sur les hautes directives du président national de cette formation politique qu’il a été décidé d’opérer ainsi. L’information claire et nette. La récolte se fera au niveau des délégations permanentes départementales du « parti du flambeau ardent » où 32 catégories de donateurs sont soumises. La plus grande contribution viendra des « ministres et personnalités de même rang » et des « directeurs généraux et personnalités de même rang » qui doivent débourser 2 000 000 FCFA (deux millions de FCFA) chacun tandis que les « président(e)s de sous-sections Ofrdpc et Ojrdpc » ferment la queue avec une participation attendue de 5 000 FCFA.

Braquage à l’Italienne

Pendant ce temps, les secrétaires d’Etat et personnalités de même rang, les opérateurs économiques spéciaux, les Directeurs Généraux adjoints et personnalité de même rang, les sénateurs membres du bureau contribueront à hauteur d’1 500 000 FCFA (un million cinq cent mille francs CFA), les secrétaires généraux et personnalités de même rang, les députés membre du bureau doivent donner 1 000 000 FCFA (un million de FCFA), sénateurs, députés et maires sont logés au 9ème, 10ème et 11ème rang qui devrait verser 500 000 FCFA (cinq cent mille CFA), les directeurs de l’administration et assimilés ont pour contribution 300 000 FCFA (trois cent mille FCFA), les anciens parlementaires (250 000 FCFA) et anciens maires (200 000 FCFA), les sous-directeurs, les cadres des sociétés publiques, les opérateurs économiques et commerçants, les présidents de Sections, les chefs de service et assimilés, les chefs traditionnels de 2ème degré, les membres des bureaux de sections, les militants et sympathisants, les conseillers municipaux et les présidents de sous-section qui bouclent le hit-parade avec la plus petite des contributions soit 5 000 FCFA. Un véritable braquage à l’italienne qui met tout le monde en branle.

La baronnie sur le grill…

Cette opération vient démontrer comment les fonctionnaires de la république et autres apparatchiks du pouvoir sont otage d’un système qui se sert d’eux pour des intérêts mercantilistes. Avec ce répertoire, pas besoin de jouer les chauves-souris ou les sous-marins car c’est une occasion de mettre la pression à tous les contributeurs afin pour ces derniers de garantir leurs strapontins ou bien d’en bénéficier davantage. Camer.be .Car combien oseront bouder une telle approche qui se fait non sous le couvert de l’anonymat mais à visage découvert et quiconque ose ne pas participer voit ainsi son avenir incertain et ses chances de bénéficier du régime s’amoindrir.

Une véritable arnaque à nulle autre pareille en ce sens que les revenus de chacun ont d’abord du mal à résoudre ses propres problèmes basiques, et lorsqu’on lui demande d’enlever dans ce qu’il ne reçoit pas en fonction de sa posture, il finit ainsi par se servir dans les caisses de l’Etat afin de nourrir un système ingrat et impropre qui continue de semer la confusion dans les esprits au point de présenter l’administration et ses suppôts comme des pantins, manipulables au gré de force ou de l’état d’esprit des barons qui tirent finalement tous seuls les bénéfices de ce mauvais jeu. Conséquence l’enfumage et l’esbroufe au rendez-vous avec des politicards qui profitent de telles occasions pour en mettre plein la vue.

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