La mort d'Anicet Ekane, symbole d'une répression politique qui alarme la communauté internationale
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La mort en détention d'Anicet Ekane, président du parti MANIDEM, a provoqué une onde de choc bien au-delà des frontières camerounaises. Ce drame survient dans un climat politique extrêmement tendu, marqué par une répression accrue des voix dissidentes sous le régime de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. La réaction immédiate du Haut Commissariat britannique à Yaoundé, exprimant une profonde tristesse et exigeant une enquête "sérieuse, approfondie et transparente", illustre l'inquiétude grandissante des partenaires internationaux du Cameroun.

Cette affaire n'est malheureusement pas un cas isolé, mais s'inscrit dans un schéma documenté de violations. Depuis la proclamation des résultats de la présidentielle d'octobre 2025, les forces de sécurité sont accusées d'un usage excessif de la force contre des manifestants, ayant entraîné des dizaines de morts selon des organisations internationales. Des centaines, voire des milliers de personnes, dont des mineurs, ont été arbitrairement arrêtées et détenues, souvent dans des conditions déplorables. Des avocats rapportent que leurs clients, détenus dans des installations comme le Secrétariat d'État à la Défense à Yaoundé, sont fréquemment accusés de crimes graves comme la "rébellion" et sont victimes de torture et mauvais traitements.

La communauté internationale sonne l'alarme. Outre le Royaume-Uni, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples s'est dite profondément préoccupée par la détérioration de la situation des droits de l'homme et a condamné l'usage disproportionné de la force. Un collectif d'ONG, dont l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la FIDH, appelle à une pression soutenue sur Yaoundé pour mettre fin à l'impunité, libérer les détenus politiques et garantir des enquêtes indépendantes. Ils rappellent que le Cameroun est juridiquement tenu de respecter le droit à la vie, à l'intégrité physique et aux libertés d'expression et de réunion pacifique.

La mort d'Anicet Ekane place donc les autorités camerounaises face à un test de crédibilité majeur. Alors que le pays cherche à mobiliser des ressources pour son développement économique, la réponse apportée à cette tragédie et aux appels à la transparence sera scrutée. Elle déterminera si le gouvernement est prêt à honorer ses engagements internationaux et à engager un dialogue pour apaiser les tensions, ou si le cycle de la répression et de la défiance se poursuivra.

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