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© Le Jour : Aziz Salatou
- 31 Oct 2017 09:01:44
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CAMEROUN :: Boko Haram égorge onze paysans :: CAMEROON
Des combattants de la secte ont fait irruption dimanche dans le village Goudeiri. La liste des victimes. Une attaque d’hommes armés s’est soldée par un carnage dans ce village de l'arrondissement de Kolofata dimanche dernier.
Les images sont horribles. Des corps d'hommes gisant dans la poussière. Certains dénudés jusqu'à la taille. Tous ont les mains libres de toute entrave et la gorge tranchée nette. 11 hommes dont dix Camerounais et un ressortissant nigérian habitant du village Goudeiri ont été victimes d'une attaque d'hommes armés venus du Nigeria, dimanche dernier vers 22h. Les terroristes n'ont pas dû entrer bien loin à l'intérieur du pays. Goudeiri est un village de l'arrondissement de Kolofata situé quasiment sur la frontière.
L'on pense que l'attaque de Goudeiri est une réponse des combattants de Boko Haram aux populations des villages de l'arrondissement de Kolofata. Selon nos sources, la veille de ce carnage, les militaires d’élites de l'opération Alpha du Bir avaient effectué un ratissage dans le secteur de Ndaba et des présumés terroristes auraient été tués, une dizaine arrêtés. Les terroristes ont peut-être interprété qu'ils avaient été trahis par des villageois de Goudeiri.
Située au nord de l'arrondissement de Kolofata, cette zone est réputée fréquentée par des combattants de la secte. Ils viennent souvent se reposer de jour dans les cases des villages désertés de leurs habitants. L'on sait que pour échapper à la vigilance des militaires, les combattants de Boko haram mènent leurs rapines la nuit. Épuisés, ils se cachent dans la journée pour éviter les capteurs, drones très actifs dans cette zone. Les terroristes ne s'approchent pas beaucoup des villageois de façon dévoilée. Ils se déguisent pour les aborder. A Ndaba, ils ont pu gagner la confiance ou l'empathie de certaines femmes notamment.
Boko haram a beaucoup de céréales arrachées à des paysans lors de pillages. Seulement, il n'y a pas d'électricité pour moudre ces grains et en obtenir la farine pour le couscous qu'ils affectionnent. Les autorités nigérianes ne fournissant plus d'énergie dans cette partie du Borno est. Ils pourraient se servir de générateurs électriques mais, il faut de l'essence pour les faire fonctionner.
Trafics
En conséquence, Boko haram se sert des femmes des villages comme Ndaba ou Goudeiri. Ils les corrompent en leur donnant des céréales et autres fruits de leurs rapines. En échange, les femmes vont avec des petites quantités moudre les grains à Kolofata et approvisionner leurs «amis» en thé, sucre et piles électriques, pour les services les plus courants. Les autorités civiles et militaires camerounaises savent l'existence de ces trafics. Plusieurs fois, le marché de Kolofata a été fermé pour y mettre fin.
Seulement, les terroristes s'adaptent très vite. Au lieu d'essayer de revendre des boeufs, matelas ou motos flambant neufs, ils font passer juste ce dont ils ont besoin pour leur survie. Certaines élites de Kolofata ont souvent plaidé contre la fermeture du marché. Elles ont argumenté que les populations vivent déjà sous une très forte pression du fait de nombreuses restrictions de libertés décidées par les autorités. Elles ont ajouté que fermer le marché ne pourrait qu'augmenter le stress déjà insupportable à Kolofata et jouer en la faveur de Boko haram qui n'aurait pas assez de places pour accueillir des mécontents de cette mesure. Découragés par ces pressions, militaires et autorités ont quelque peu baissé les bras. Les activités de police dans l'arrondissement ont été confiées aux membres des comités de vigilance.
Ceux-ci sont des paysans qui ont abandonné leurs activités champêtres pour se muer en groupe d'autodéfense. Ils n'ont pas de salaires et l'aide de Yaounde qui leur parvient de temps en temps est ridicule. Ils se payent donc sur leurs congénères qu'ils sont censé protéger. Le Naira la monnaie du Nigeria qui est la plus usitée à Kolofata. Sauf les porteurs de bombes, tout peut passer les checkpoints dès lors qu'il se fait précéder de quelques Nairas. En 2016, des fonctionnaires, militaires, membres de comités de vigilance et autorités traditionnelles ont été interpellés pour avoir trempé ou pour avoir favorisé le trafic avec Boko haram dans le département du Mayo Sava.
Les victimes
- Oumate Amadou
- Oumate Boukar
- Blama Kadi
- Gigla Kadi
- Oumarou Boukar
- Oumarou Magne
- Abba Katele
- Oussmane Ismaila
- Abba Soubago
- Derman Harouna
- Modou
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