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© Le Jour : Honoré Feukouo
- 24 Nov 2016 13:31:34
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CAMEROUN :: Bamenda : Peur dans la ville :: CAMEROON
Des habitants de la capitale régionale du Nord-Ouest ont fui pour aller se réfugier dans certaines localités voisines de l’Ouest.
Des tracts distribués dans la ville de Bamenda avec pour entête «anglophone teacher traide union » annoncent un nouveau mouvement d’humeur ce vendredi, 25 novembre 2016. « C’est vers 8h que j’ai reçu dans mon téléphone un message qui résumait un communiqué de madame le recteur nous disant que l’université et ses principaux responsables se désolidarisent de la grève et que nous sommes invités à reprendre les cours et nos activités académiques au plus tôt.
C’est alors que je me suis préparé pour me rendre au campus. Mais juste à cet instant là je reçois un autre message menaçant. Là, je suis resté cloitré chez moi », raconte un enseignant de l’université de Bamenda. Ce second message rédigé en anglais comme tous les autres est intitulé : « Avertissement à tous les enseignants de l’université de Bamenda ». Le texte est signé « anglophone teacher trade union ».
Une succession de messages envoyés tout au long de la journée d’hier, 23 novembre mettait en garde les enseignants qui oseraient se pointer en salle de cours. « Même si la police nous empêche pour l’instant de vous bastonner, nous aurons tout le temps de le faire après. Soyez rassurés, nous serons informés à temps de toutes vos manoeuvres. Nous avons nos espions partout », peut-on lire sur l’un des messages envoyés aux enseignants de l’université de Bamenda.
«Je ne sais pas comment ils ont obtenu mon numéro. Mais je constate que je ne suis pas le seul. Quand j’ai transférer ces messages à mes collègues enseignants croyant les alerter ils m’ont fait savoir qu’ils avaient également reçu les mêmes messages », raconte un autre enseignant effrayé. Depuis lundi dernier, ce dernier n’a pas eu le courage de quitter son domicile.
« C’était la terreur et ils en voulaient particulièrement aux francophones qu’ils qualifient de corrompus. J’ai vu certains de mes propres étudiants qui me respectent me menacer à coups de gourdins. Là j’ai compris qu’il fallait se mettre à couvert en attendant que les choses se tassent », explique notre source. D’autres enseignants d’expression francophones joints au téléphone disent pour la plupart d’entre eux avoir quitté Bamenda pour se réfugier à Mbouda et dans d’autres villes environnantes le temps que revienne le calme. Des messages qui continuent de circuler visent ces enseignants-là.
«Vous êtes assez intelligents pour comprendre les revendications anglophones dans ce maudit pays dans lequel nos ancêtres nous ont impliqué. C’est une population marginalisée qui décide de parler. Les universités anglophones doivent d’abord protéger l’identité anglophone. Pour le bien de la cause anglophone, que chacun attende chez soi que soit trouvé un consensus et que le mot d’ordre de grève soit levé», lit-on. Des menaces prises avec beaucoup de sérieux dans la ville de Bamenda où certains établissements scolaires sont encore fermés.
« Il n’y a que les établissements qui fonctionnent uniquement avec le système d’internat qui continuent subtilement de dispenser des cours à leurs élèves », souffle une source de la préfecture de la Mezam. Dans les principaux quartiers de la ville de Bamenda, notamment de Up station jusqu’à City Chemist, des escouades d’hommes en tenue lourdement armés sont visibles.
La ville est parsemée des tas d’objets qui trainent au bord de la route. Ce sont les outils utilisés par les manifestants pour barricader la ville le lundi 21 novembre 2016. Dans les quartiers reculés, on annonce régulièrement des cas de personnes agressés. C’est une ville sinistrée qui attend que revienne la quiétude.
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