Rebondissement : La Socapalm traine France 2 en justice
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Le média français est l’objet d'une assignation pour "diffamation" après un reportage qui évoquait les conditions de travail dans une plantation de cette entreprise camerounaise.

Selon une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) datée d’hier mercredi 09 novembre  2016, France Télévisions, groupe auquel est relié la chaine France 2, est poursuivi pour diffamation par la Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm) après la diffusion d'un reportage décrivant les conditions de travail au sein de cette entreprise.

Ledit reportage mettait en scène le témoignage d'un salarié présenté comme mineur. France Télévisions, sa présidente Delphine Ernotte, le présentateur de l'émission "Complément d'enquête" Nicolas Poincaré et l'auteur du reportage, le journaliste Tristan Waleckx, ont été "assignés par la Socapalm devant le tribunal correctionnel de Douala" (Cameroun), a précisé le groupe audiovisuel à l’AFP, confirmant des informations du site Arrêt sur images.

Actionnaire de la Socapalm (39 %), le groupe français Bolloré a tenu à préciser par le biais de son porte-parole que "Cette plainte est le fait de Socapalm, dont le groupe Bolloré est l'actionnaire minoritaire et non gestionnaire". En effet, Socapalm est une filiale de Socfin, holding luxembourgeoise dont le capital est détenu à 39% par Bolloré. C'est la plus grande entreprise de production d'huile de palme du pays, gérant des plantations sur quelque 78 529 hectares à Mbongo, Dibombari, Mbambou, Edéa, Kienké et Eséka, 32 500 hectares directement exploité et 18 265 hectares indirectement exploité via des plantations familiales.

Le groupe Socapalm a 3 200 salariés, 2 338 planteurs sous-traitants qui auraient eux-mêmes 3 000 ouvriers agricoles. Au total, près de 30 000 personnes seraient dépendantes de Socaplam. Contactée, une source interne de Socapalm a confirmé l’existence de la plainte tout en refusant catégoriquement d’en faire le moindre commentaire. Concomitamment, Le groupe Bolloré a assigné France 2 cet été devant le tribunal de commerce de Paris, après la rediffusion de cette enquête qui porte atteinte, selon lui, à ses intérêts commerciaux.

Dans cette procédure française, il réclame 50 millions d'euros à la chaîne pour la rediffusion au mois de juillet de ce magazine "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien?", qui retrace le parcours de l'industriel breton, et évoque sa présence en Afrique.  

L’action de Bolloré

Pour Bolloré, l'enquête comporte "des erreurs manifestes et des diffamations délibérées qui lui portent préjudice", selon une source proche citée par l’AFP. "Un reportage français relève du droit de la presse français, et non pas du droit commercial ou du droit camerounais", a pour sa part fait valoir mardi soir auprès de l'AFP l'auteur du documentaire, Tristan Waleckx.

Ce point de vue est battu en brèche par l’avocat d’affaires camerounais Sylvain  Souop. « Tout dépend du lieu où l’infraction a été commise, indique-t-il. Dans le cas d’espèce le lieu d’infraction peut être assimilé au lieu de diffusion, l’émission a été diffusée au Cameroun et la Socapalm est en droit de porter plainte au Cameroun », ajoute-t-il. Pour ce qui est de la plainte initiée par Bolloré en France, Me Souop y voit une démarche visant à corriger le préjudice au civil. « Bolloré est libre de choisir cette voie pour obtenir des dommages s’il estime que le reportage peut nuire à ses activités commerciales. Tout dépend maintenant de la véracité des informations diffusées.

Si elles s’avèrent vraies France 2 ne paiera pas de dommages », indique l’avocat au barreau camerounais.

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