La mort, nous savons qu´elle peut frapper n´importe qui, n´importe où, n´importe comment et n´importe quand. Toutefois, les décès de plusieurs jeunes compatriotes camerounais en Allemagne dans de circonstances parfois inexplicables et inextricables restent sujets à caution. Si ce ne sont pas les noyades, les suicides ou les décès dans la solitude, ce sont des disparitions énigmatiques, soldées par la mort.

Après Brice Donald TAKAM à Brême (Paix à son âme), c´est alors le tour de Danielle Isabelle HEBHANG (Repose en paix) de disparaître un soir à Bielefeld pour être retrouvée morte dans une rivière au niveau de Slijk-Ewijk dans une rivière néerlandaise, le Wahal, une partie du delta du long fleuve le Rhin. 

À la fleur de l´âge, ces jeunes passent de vie à trépas, laissant des familles et communautés entières au cœur brisé et hantées par l´incertitude sur la cause et les circonstances de la disparition de leur bien aimé. Les rapports de la police et les conclusions des enquêtes ne passent pas toujours sans soulever les points d´interrogation sans oublier le laxisme des représentations diplomatiques camerounaises qui peinent à lever la voix là où la vie des compatriotes est en péril.

Notre confrère de Camersenat.info tire la sonnette d´alarme et appelle les compatriotes à plus de vigilance et de solidarité. Installés dans une nouvelle terre d´accueil présentant d´innombrables défis d'intégration, et en particulier pour une migration estudiantine de plus en plus jeune, beaucoup se retrouvent confrontés au choc culturel, au rêve européen brisé, au manque de solidarité, à l´impuissance face aux attentes des familles restées au pays. Tels sont des facteurs qui poussent bon nombre de personnes à se recroqueviller sur elles-mêmes, adaptant un mode de vie d´isolement, loin de leur communauté. Malheureusement elles trouvent rarement du côté de la société d´accueil la chaleur et la sérénité auxquelles elles aspirent tant.

En sécurité, le risque zéro n´existant nulle part, nous éprouvons cependant parfois le sentiment, voire l´illusion de vivre dans un pays où on serait à l´abri des agressions, bref à l´abri de l´insécurité. Il n´est pas rare après les rencontres nocturnes de prendre des sentiers sombres et labyrinthiques, pour rejoindre le domicile. En ces temps de turbulences économiques et sociopolitiques, il reste capital pour nous, "minorités visibles", de redoubler de vigilance et de prudence, sans pour autant tomber dans un délire sécuritaire:

- Pour les clients des covoiturage, il est important de noter l´immatriculation du chauffeur et son contact et de les communiquer à un ami avant d´engager le voyage. Il en est de même pour le taxi là où on éprouve un sentiment d´insécurité.
- Pour les nouvelles rencontres, le choix d´un lieu public est conseillé ainsi que l´information chez une tierce personne.
- Quant au travail à des heures tardives, particulièrement pour les jobs de vacances, les étudiants peuvent s´organiser et opter pour un taxi dans l´optique d´amortir les frais de transport. Faute de moyens financiers, cheminer ensemble reste une alternative.
- Autant chacun a ses préoccupations quotidiennes dans un contexte où on entend toujours dire qu´"à Mbeng on n´a pas le temps et que le stress est le grand-frère", autant il est vital de ne pas adopter les habitudes de solitaire notoire. Pour tout dire, il faut donner régulièrement ses nouvelles aux proches qui seront prêts à s´inquiéter en cas de votre absence ou d´un long silence.