Elèves cherchent WC à Douala.
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Les 1000 apprenants inscrits à l’école publique de Diboum II sont parfois obligés de déféquer en plein air.

Dans sa petite jupe bleu marine et sa chemise bleu ciel, la petite Yvana, 11 ans, et inscrite en classe de Cours moyen deuxième année (Cm2), explique, les mains jointes, comment elle fait pour « se mettre à l’aise chaque jour » : « le matin, je vais d’abord aux toilettes à la maison avant de venir à l’école. Mais, quand j’ai envie de faire pipi en classe, je sors ». Elle s’arrête. Où fait-elle alors pipi ? Dans les toilettes de l’école ? Elle secoue négativement la tête. Où ? La fillette a du mal à indiquer l’endroit. « Dans les herbes », pouffe sa camarade, les mains sur la bouche. A l’école publique de Diboum  II, les toilettes sont « en mauvais état ». « Celles qui fonctionnent n’ont pas d’eau. Il n’y a même pas de puits à l’école. Imaginez le calvaire des enfants », soupire un instituteur.

Dans cette école située dans l’arrondissement de Douala 3ème, capitale économique du Cameroun, près de 1000 élèves y sont inscrits. Ils sont repartis en cinq groupes (A1, A2, B1, B2 et groupe anglophone + deux maternelles A et B) pour huit toilettes, dont à peine quatre fonctionnent. D’après une étude menée par le gouvernement camerounais en 2011 en collaboration avec la Banque mondiale, un tiers de la population totale du Cameroun avait accès à un assainissement amélioré et plus de la moitié, à une installation traditionnelle rudimentaire. « Au départ, il y avait 16 toilettes, raconte l’un des directeurs qui a souhaité gardé l’anonymat. Mais, au fil des années, tout s’est détérioré et sans eau, les enfants ne peuvent pas se soulager ». Pis, « sans eau », les élèves ne peuvent pas nettoyer les toilettes existantes.

« Il y a toujours les selles au sol, peste une élève inscrite en classe de Cours élémentaire deuxième année. Je ne peux me soulager làbas ». Comme plusieurs de ses camarades, les touffes d’herbes, à proximité de cette école dont le portail a été vandalisé, deviennent alors les toilettes des élèves. « L’école publique de Diboum II a vraiment besoin d’être rénovée, implore notre directeur, assis derrière son bureau encombré de paperasse. Nos bâtiments sont vieux. Certains pans des murs ont craqué. D’autres peuvent s’écrouler d’un moment à l’autre sur des élèves ».

© Le Jour : Josiane Kouagheu

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