-
© Correspondance : Shanda Tonme
- 11 Nov 2025 08:45:48
- |
- 256
- |
CAMEROUN :: Shanda Tonme: "Non à la surenchère suicidaire,Nous restons une terre de tolérance et d’hospitalité" :: CAMEROON
Face à la réalité des exigences de la préservation de notre cohésion nationale, de notre intégrité territoriale ainsi que de notre unité, il faut écarter toutes les tentations de surenchère suicidaire.
Certes, une élection est susceptible de changer le cours de l’histoire, de refaçonner complètement le destin d’une nation, positivement ou négativement, mais la mesure des enjeux demeure la priorité, le préalable, et la clé de chaque action, de chaque ambition ainsi que de chaque projet.
J’ai contemplé avec parfois des larmes, quelques compatriotes debout avec des discours à faire brûler tout sur leur passage. J’ai regardé avec regrets et amertume, quelques autres faisant leurs bagages pour un voyage dans l’inconnu. J’ai entendu des cris de désespoir et des chants de lamentation.
Mais j’ai regardé partout autour de moi, partout jusque dans les rêves, et j’ai compris l’importance de préserver un pays, de parler avec prudence, de juger avec attention et sagesse, et de condamner avec recul et retenue.
J’ai déjà souligné dans une tribune, ce que furent les années de braise pour notre pays, nos enfants, notre société, notre destin. J’ai montré à suffire, comment et combien inintelligents nous étions, au point de rater complètement le tournant de notre histoire politique contemporaine. J’entends à nouveau, avec peur, amertume et découragement pour ne pas dire surprise et déception, quelques vendeurs de projets politiques obscurs prêcher la surenchère.
C’est grave, intolérable, inacceptable, inconcevable et irresponsable. Mais alors, vous, messieurs et mesdames, chers compatriotes, dites-nous donc, ce que vous voulez et comment vous le voulez, si de votre point de vue de savants politiques, construire une union serait une catastrophe.
Il y a bien eu une union dite plateforme pour le changement. Pourquoi penser que la même chose, pour un gouvernement de large ouverture, restreint et conséquent serait un crime ?
Non, nous n’allons pas tuer le génie, nous lamenter pour l’éternité, construire des châteaux de nouvelles haines et de nouveaux radicalismes, parce qu’une élection nous aura déplu. C’est quoi la révolution de la rue, sinon le supplice des couches pauvres, des mendiants, des chômeurs et des laissés-pour compte ? L’important n’est-il pas, à la fin de préserver ces couches, et travailler à les satisfaire, à leur offrir un minimum ? La vérité, c’est le trop plein d’ambitions personnelles, sectaires et égoïstes. On peut passer dessus, laisser derrière nous une élection et reprendre la marche pour la vie, pour une nouvelle vie, et pour autant que nous retenons, que notre destin en tant que nation de diversité, nous impose le dialogue. Mille rébellions ne changent pas un système, mais mille dialogues peuvent fait avancer et corriger un système.
Non à ces discours de défi inutiles, et non à ces pantouflardes d’intellectuels et de leaders d’opinion adultes qui ont fait leur vie.
Les problèmes sont énormes, nombreux et agaçants, mais les choix des solutions restent conditionnés par notre capacité à jouer d’intelligence dans des rassemblements salvateurs, dans une union objective. La guerre, la sécession ou la barbarie anarchiste, comme le souhaitent certains, ne réussiront pas en terre de diversité.
Oui, la corruption a atteint des sommets, des dossiers noirs dorment dans des tiroirs, des gens pas bien du tout, paradent avec des fruits des rapines depuis les caisses publiques, mais tout cela, nous ne ferons rien de concret pour en finir, si la stratégie c’est de détruire notre pays et de semer la guerre civile, la division et la haine.
De grâce, que celui qui tient les manettes du pouvoir, remplisse cette belle promesse d’union, qu’il fasse vite les choses, afin que les rancœurs et les trop longues attentes, n’explosent en munitions pour les champions de la vengeance, dont la force et la puissance, procèdent des coups bas, de l’anonymat et de la ruse cruelle.
Pourquoi ne pas le dire haut, que j’ai tourné la page, que j’attends de voir les promesses se réaliser, et que je milite pour le dialogue, pour la préservation de notre pays. Que les guerriers de la spontanéité fractionniste, patientent donc, et surtout, se souviennent que c’est ici leur pays et leur seule nation.
La postérité sera sans pitié, d’avoir laissé une occasion d’un ultime dialogue porté par un patriarche dans ses derniers jours de salut et de communion avec les siens, pour préférer une surenchère sans issue./.
Pour plus d'informations sur l'actualité, abonnez vous sur : notre chaîne WhatsApp
Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE
Les + récents
LA LÉGITIMITÉ ET LA LÉGALITÉ DE LA DÉMARCHE DU PRÉSIDENT ISSA TCHIROMA BAKARY
Conflit dans le NOSO : 4 soldats camerounais tués dans une attaque séparatiste à Wum
Accusé de menace de mort: Basile Talla Demgeu, absent du tribunal de Bafoussam
Shanda Tonme: "Non à la surenchère suicidaire,Nous restons une terre de tolérance et d’hospitalité"
Crise post-électorale : Tchiroma lance un ultimatum de 48h au gouvernement Biya
POINT DE VUE :: les + lus
Cameroun,33 ans de pouvoir: Les 33 péchés de Paul Biya
- 10 November 2015
- /
- 105638
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 214256
Vidéo de la semaine
évènement
