Détresse : « Je veux juste rentrer chez nous »
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Hospitalisé depuis près de deux semaines, Younoussa, 15 ans, est abandonné à lui-même.

Assis sur un lit avec un plâtre au pied gauche, le jeune Younoussa déguste des beignets accompagnés du haricot et d’un gobelet de bouillie. Ce repas, apprend-on, lui a été offert par un voisin de salle du Centre des urgences de Yaoundé (Cury), où il est interné depuis bientôt deux semaines. Il a été renversé par un véhicule le 1er novembre 2015 aux environs de 9 h, alors qu’il tentait de traverser la rue au niveau du carrefour Mvan. Le chauffeur de cette voiture l’a aussitôt conduit au Cury où il reçoit des soins depuis lors. « Dès que  Younoussa est arrivé au Centre, il a immédiatement été pris en charge.

Nous lui avons fait une radiographie et les résultats ont montré qu’il souffre d’une fracture décollement épiphysite type III du fémur gauche. Cette fracture nécessitait une intervention chirurgicale qui a été faite. Le monsieur qui l’a renversé a payé toutes les factures. Les suites opératoires sont bonnes. L’urgence a été levée, donc il ne doit plus rester au Cury. Mais il doit continuer son traitement », explique docteur Louis Joss Bitang à Mafok, le directeur du Cury. Younoussa est un enfant de la rue. Le renvoyer dans cet environnement serait dangereux pour la suite de son traitement.

En fait, l’accidenté raconte qu’il a été fauché par cette voiture alors qu’il revenait de son petit job qui consiste à ramasser les débris de fer pour les revendre. « Chaque jour, je ramasse la ferraille pour la revendre à un monsieur qui reste non loin de la gare voyageur. En échange, il me donne 1500 ou 2000 F.Cfa en fonction de la quantité ramassée. C’est avec cet argent que je me nourris. Une fois le soir arrivé, je vais retrouver mes amis avec qui je passe la nuit dans la rue devant une boutique au quartier Campero », déclare le jeune garçon. Son père Moussa réside à Ngaoundéré avec sa mère Camer.be, qui s’appelle Maïmouna, et ses cinq frères et soeurs. Younoussa dit être venu à Yaoundé pour voir à quoi ressemble la capitale politique. « Chaque fois mes amis me disaient que Yaoundé est bien, j’ai voulu voir ce qu’il y a ici (Yaoundé). Etant à Ngaoundéré, j’ai vendu la ferraille jusqu’à obtenir 16 000 F.Cfa.

Sans prévenir mes parents, j’ai emprunté une voiture qui m’a laissé à Meiganga. De là, j’ai pris une autre pour Bertoua ; à Bertoua, c’est un homme chargé de la sécurité à la gare routière qui m’a aidé à entrer dans un train transportant de la marchandise pour Yaoundé », narre l’enfant tout pâle. Il dit être dans la ville depuis un mois. Dès son arrivée, Younoussa va tout d’abord commencer par faire du pousse-pousse au marché Mfoundi pour survivre. Trouvant ce travail pénible, il s’était finalement retourné vers l’activité de ramassage et de vente du fer avant d’être fauché par cet accident. Actuellement, son seul désir est de pouvoir retourner à Ngaoundéré pour retrouver sa famille. « Il y a trop de souffrance à Yaoundé. Personne ne peut te donner à manger si tu ne travailles pas. A Ngaoundéré ça ne se passe pas comme ça. Tout ce que je veux, c’est qu’on m’aide à rentrer chez mes parents », supplie-t-il.

© Le Jour : Bravo Tchundju

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