Tangwa Joseph Fover : Chrétien, administrateur civil et moraliste
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Le préfet de la Mifi, qui vient d’interdire la chanson « coller la petite » de Franko, a fait de l’assainissement des moeurs son principal chantier.

Préfet de la Mifi depuis le 22 octobre 2012, Joseph Tangwa Fover n’en est pas à sa première décision prise dans le but de protéger l’intégrité. Celui qui ne termine jamais ses allocutions sans rappeler aux « papas et mamans de bien s’occuper de leurs enfants car ils sont l’avenir de demain », prêche par l’exemple, dans l’exercice de ses fonctions. La dernière note qu’il a publiée, fait le buzz. Sa décision d’interdire « la vente, la promotion et la diffusion de l’oeuvre musicale de l’artiste Franko, auteur de la chanson ‘‘coller la petite’’», ne surprend pas le public de la Mifi, habitué aux sorties de leur préfet.

En septembre dernier, il avait déjà pris un autre arrêté interdisant la circulation des motos taxis dans la Mifi entre minuit et 5h du matin disait –il, pour éviter que des malfrats et surtout les adeptes de Boko Haram, ne se servent de ces engins, pour entrer dans la ville de Bafoussam. Au lendemain de cette note, il était lui-même descendu sur le terrain en nocturne. Joseph Tangwa Fover C a m e r . b e avait fait saisir plus de 300 motos-taximen. Chaque chauffeur ne rentrait en possession de sa moto qu’après avoir payé 12000F à la fourrière de la mairie. Au bout d’une semaine sur le terrain, les motos-taximen de Bafoussam se sont rangés. Depuis, il est difficile de trouver une moto qui circule dans la ville au-delà de minuit. On a aussi vu le préfet signer des arrêtés interdisant le port de la burqa récemment.

En 2013, il interdit aussi le port en public des tenues extravagantes par les femmes, surtout des tenues "slimées". Après plusieurs discussions avec les cinq chefs traditionnels du département de la Mifi, ceux-ci ont rassuré Joseph Tangwa Fover qu’ils n’utiliseraient désormais les armes de fabrication traditionnelle lors des funérailles, qu’après une demande du chef traditionnel adressée à la préfecture. Il s’était appuyé sur un arrêté de l’ancien gouverneur Pascal Mani, pour interdire l’usage de ce type de fusils même lors des funérailles dans la Mifi.Dès son installation en début du mois de novembre 2012 comme préfet de la Mifi, Joseph Tangwa Fover rend public un arrêté interdisant la circulation des jeunes mineurs en nocturne. Il sensibilise pendant un mois, et attend la période des fêtes de décembre pour agir.

Avec les forces de maintien de l’ordre, il sillonne les boîtes de nuits, les bars, et tous les mineurs qui sont surpris en vagabondage nocturne et arrêtes, sont conduits dans la grande cour du commissariat central de Bafoussam. Ils sont plus d’un millier. Chaque parent ne récupère son enfant le lendemain qu’en déboursant 6000F pour compenser son, et après un entretien avec le préfet qui leur rappelle la nécessité de s’occuper de leurs enfants. Chaque période de fêtes, les parents mettent en garde leurs enfants, afin qu’ils évitent de se retrouver entre les mailles du préfet en restant à l’extérieur au-delà de 23h.

Il a séjourné à Baham comme préfet avant son affectation à Bafoussam. Didier Kamdem, un doyen de cette ville, rappelle que les enfants depuis l’année 2000, ne vagabondent plus dans les rues. «Le préfet a mis les parents en garde et son éducation a payé ». Tangwa Joseph Fover Camer.be qui se présente comme un chrétien pratiquant, s’est aussi attaqué avec dureté au commerce des enfants mineurs. Par arrêté du 14 mai 2013, il « interdit la pratique des activités aux mineurs de moins de 14 ans ». Des rafles d’enfants portant des marchandises sont effectuées et progressivement, les parents se rangent, bien qu’en maugréant. Dès que pointe le mois de juin, le préfet rappelle cette mise en garde interdisant le commerce des enfants. C’est ainsi que les parents qui tiennent à voir leurs enfants exercer dans le petit commerce, préfèrent les envoyer dans d’autres départements où ils ne vont pas se heurter à un préfet fouettard. « Un homme qui prend tout son temps pour circuler en ville afin de vérifier que les décisions qu’il prend son appliquées, et interpelle parfois lui-même ceux qui entravent ses décisions avant d’appeler les forces de l’ordre à la rescousse », nous confie un commissaire de police.

Il sensibilise les barmen

Dans les bureaux de la préfecture, on raconte encore comment, informé du fait que des enfants de certains établissements secondaires s’étaient donné rendez-vous au domicile du « feyman » Donatien Koagne pour célébrer un anniversaire en séchant les cours, il était descendu seul sur le terrain, à la surprise de ses collaborateurs et des policiers. « Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux après lui, nous avons trouvé les enfants de plusieurs grands hommes de la ville en train de s’adonner à des scènes obscènes indescriptibles. Nous avons donné raison au préfet à ce moment », raconte un officier de police. Les journalistes accourus de bonne heure pour rencontrer Joseph Tangwa Fover à son bureau, sont repartis déçus ce mardi 3 novembre 2015. Le préfet a été signalé circulant à bord de son véhicule personnel à Akwa et dans d’autres points chauds de la ville, pour expliquer aux tenanciers des bars, le bien fondé de sa décision.

Pour lui, son combat n’est dicté que par une volonté : «Que les parents s’occupent de leurs enfants et que les enfants comprennent qu’on ne construit pas un pays, qu’on ne se développe pas avec le sexe ou dans le désordre ». C’est à cet effet que celui qui dit attendre patiemment sa retraite en se promettant de rendre compte au seigneur qu’il a fait rien que son travail quand il était de service, rappelle à tous ceux qui critiquent son  action qu’en tant que préfet, il est « le garant de la paix et de l’ordre public. C’est-à-dire de la bonne moralité dans le département qui lui est confié par sa hiérarchie ». Avec colère, il relate les multiples scènes qui lui ont été relatées par des chefs d’établissements, concernant les actes peu commodes que pratiquent les élèves. Partant de cette montée en puissante de l’amoralité publique, Joseph Tangwa Fover, martèle qu’il bien que certains agissent. Une mission qu’il s’évertue selon lui d’accomplir avec engagement, en bon administrateur civil principal qu’il est.

© Le Jour : Honoré Feukouo

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