Cameroun, Refugiés:13.000 Nigérians dont nul ne veut.
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Cameroun, Refugiés:13.000 Nigérians dont nul ne veut. :: CAMEROON

Humanitaire. Ils sont arrivés à Fotokol fuyant les exactions de Boko haram. Gambarou libéré depuis deux mois, les autorités militaires de cette ville ne veulent pas les laisser rentrer chez eux.

C’est le casse tête des autorités administratives de la région de l’Extrême Nord. Elles se posent une succession de questions dont elles n’arrivent pas à trouver de réponses rassurantes pour elles et les populations. L’objet de ce tourment : 13.000 ressortissants nigérians, réfugiés à Fotokol depuis le mois de février dernier.

Ces personnes qui prétendaient avoir fui les exactions de Boko haram quand elles sont arrivées en février dernier, n’ont pas voulu se laisser conduire au camp que les autorités camerounaises et le Hcr ont prévu pour accueillir des réfugiés à Minawao. Pourtant près de 50.000 de leurs compatriotes y vivent paisiblement.

Malgré ce refus insolite, argué pour plusieurs raisons qui ne se rapportaient pas à la détresse qu’on leur soupçonne elles sont restées à Fotokol. Elles prétextaient que Gambarou, la ville nigériane mitoyenne de Fotokol était aux mains de Boko haram. Seulement depuis deux mois, Gambarou a été libérée par l’armée nigériane qui l’occupe désormais. Les « réfugiés» ont voulu traverser le pont pour repartir chez eux mais, les autorités militaires de Gambarou ne les ont pas laissées franchir le pont qui relie les deux villes.

Tous les arguments qu’elles servent à leurs homologues camerounaises paraissent farfelus: Ratissage en cours, carcasse d’insurgés morts dont la vue pourrait traumatiser les personnes de retour d’exil… Ces arguments légers rendent méfiants les autorités camerounaises. « Pourquoi les nigérians n’en veulent pas si ce sont de bonnes personnes? Pourquoi n’ont-elles pas accepté d’aller au camp des réfugiés comme leurs compatriotes? », demande une autorité administrative.

L’opacité s’épaissit davantage autour de ces 13.000 personnes d’autant que dernièrement les autorités nigérianes ont diffusé un communiqué sommant tous les fonctionnaires de rejoindre leurs postes de travail sinon ils seraient radiés des effectifs des agents publics. Or beaucoup des 13.000 ont déclaré être des réfugiés. Ils se sont présentés à la frontière pour rentrer mais, ont été refoulés. D’après nos sources, les autorités camerounaises inquiètes de cette situation ont décidé de refouler tout ce monde du côté nigérian ces prochaines heures.

© Le Jour : Aziz Salatou

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