Militaires violeurs, le triomphe de l’impunité
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Les récentes accusations de viols d'enfants centrafricains par des militaires français sont loin d'être les premières du genre sur des terrains de conflit. En général, ces affaires finissent dans les tiroirs la justice.

En matière de violences sexuelles sur les théâtres de guerre, l'ONU a beau se draper dans un manteau d'indignation, elle ne convainc personne. L'accusation de viols d'enfants centrafricains portée contre quatorze militaires français n'est qu'un chapitre supplémentaire à ajouter à la longue litanie des abus sexuels commis depuis des années par des casques bleus.

"Soldats de la paix"

Pour la seule année 2014, 79 cas ont été recensés, des militaires mais aussi des civils en goguette, sur trois théâtres d'opération, la RDC, Haïti, le Soudan du Sud. En 2013, 96 cas, sans autre précision de l’ONU. En remontant le temps, les affaires de violences sexuelles sont encore plus nombreuses. Et, il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg. En général, elles se terminent par des rapports enfouis dans les tiroirs. D'une manière générale, les "enquêteurs"  de l'ONU se bornent à recueillir des témoignages, parfois rapportés, sans les accompagner des preuves que nécessitent l'exercice de la justice. De plus, beaucoup de gouvernements protègent la réputation de leurs "soldats de la paix". Les contingents africains (les Nigérians en particulier), sont régulièrement accusés d'exactions diverses et variées sur les théâtres de guerre où ils sont envoyés. Sans qu'aucune action judiciaire ne soit jamais engagée.

Qui peut aussi imaginer que des militaires pakistanais, accusés de viols de jeunes africaines, soient  jugés par la justice de leur pays, puisque c'est à elle que revient le dernier mot? Dans le cas des soldats français, l'ONU dit enquêter depuis neuf mois et reconnaît n'avoir identifié, sur la base des témoignages de dix enfants ou adolescents, qu'une toute petite partie des présumés violeurs. L'enquête est d'autant plus compliquée que les faits se sont déroulés sur une période de six mois où trois contingents différents ont pu se succéder, la relève des troupes françaises ayant lieu tout les quatre mois. Dans ces affaires d'abus sexuels, ce n'est donc pas la tolérance zéro qui prévaut, comme le clame l'ONU, mais l'impunité quasi totale.

© monafrique.com : Philippe Duval

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