Santé : Notre mort aussi est dans nos plats
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Les aliments favorisent la croissance et l’entretien de l’organisme, mais sont également la cause de plusieurs décès.

C’est un fait. L’être humain, quel qu’il soit, a besoin de se nourrir pour vivre. Cependant, d’après le corps médical, pour être en bonne santé, il est important de se rassurer non seulement de la bonne qualité des aliments consommés, mais surtout de la sécurité sanitaire de ceux-ci. Malheureusement dans la ville de Yaoundé, ils sont nombreux à consommer ou à faire consommer aux autres, du « n’importe quoi ». La dénommée Maco fait partire de ces personnes. Cette dame est commerçante au marché Nkol-Eton. Elle vend du « Watafufu au Eru », un mets du Sud-ouest Cameroun, très prisé dans le coin.

Ce 7 avril, il est un peu plus de 12h. Elle vient juste d’arriver à son lieu de vente habituel, qui n’est nul autre que l’entrée d’une buvette. Aussitôt a-t-elle déposé ses différentes glacières contenant le mets en question, que plusieurs clients se bousculent déjà devant elle. Chacun passe sa commande. Toute transpirante, elle se met aussitôt à servir ses clients. A ses côtés, deux jeunes filles lui viennent en aide. Pendant que l’une se charge d’apporter le repas aux clients, l’autre, installée devant deux bassines d’eaux, lave et rince les plats qui arrivent au fur et à mésure. Au bout de 10 minutes, cette eau qui, à la base était incolore, a maintenant une couleur jaunâtre et pleine de petites feuilles de légume.

Curieusement, 10 autres minutes plus tard, cette même eau est toujours utilisée pour laver et rincer les plats dans lesquels sont servis les clients qui continuent à affluer. De plus, le torchon utilisé pour essorer ces plats, est également utilisé par Maco pour s’essuyer les mains de temps à autre. Cette insalubrité est vue et sue de tous. Si certains décident de rebrousser chemin, d’autres par contre, demeurent des grands abonnés. «C’est vrai qu’elle n’est pas très propre dans son service, mais j’aime manger le Eru et je n’ai personne qui peut le préparer pour moi. En plus, elle vendmoins chèr que certains restaurants. De toutes les façons, on dit que la saleté ne tue pas l’homme noir, donc je ne crains rien », déclare  un client tout souriant.

2 millions de décès par an

En fait, ils sont nombreux les hommes, femmes et enfants de la capitale politique à avancer ce genre de propos lorsqu’il faut justifier leur consommation des aliments douteux, de plus en plus vendus dans les carrefours. Et pourtant, selon les estimations de l’Oms, ces aliments insalubres sont à l’origine de 2 millions de décès par an. Les enfants étant les plus touchés. De même, d’après cette organisation non gouvernementale, les aliments contenant des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques sont responsables de plus de 200 maladies, allant de la diarrhée aux cancers.

« De nouvelles menaces pour la sécurité sanitaire des aliments apparaissent sans cesse. Les changements qui interviennent dans la production, la distribution et la consommation des aliments… posent autant de problèmes aux systèmes nationaux de la sécurité sanitaire des aliments (…) Nous avons les cas d’épidémie comme la fièvre Ebola, dans certains pays africains et le Choléra en 2010 dans l’Extrême-Nord et le Nord Cameroun. Pour mettre fin à ces épidémies, le pouvoir public doit oeuvrer pour une alimentation saine de la population », a indiqué Pr Charlotte Faty Ndiaye Who, la représentante de l’Oms au Cameroun, à l’occasion de la journée mondiale de la santé célébrée ce 7 avril.

Pour André Mama Fouda, le ministre de la Santé publique, la sécurité sanitaire des aliments est une situation préoccupante pour tous et par conséquent, dit-il, chacun doit à son niveau respecter les règles d’hygiènes.

© Le Jour : Bravo Tchundju

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