l’État reprend la main sur la sécurité du port de Douala
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À compter du 1er janvier 2026, le Port Autonome de Douala entre dans une nouvelle phase de sécurisation de ses flux commerciaux. Une réforme stratégique, longtemps mûrie, devient opérationnelle : le renforcement du dispositif de scanning des marchandises, désormais conçu comme un outil de sécurité nationale à part entière. Cette évolution n’est pas une initiative locale ni une simple mesure administrative. Elle procède d’une décision souveraine prise au plus haut niveau de l’État, dans un contexte marqué par des vulnérabilités persistantes dans la chaîne de contrôle portuaire.

À Douala, cœur économique du Cameroun, le port concentre l’essentiel des importations et exportations du pays. Toute faiblesse dans son dispositif de contrôle expose non seulement les recettes publiques, mais aussi la sécurité du territoire. « Il fallait remettre de l’ordre », confie un cadre du secteur maritime. L’État a donc tranché.

Une réforme portée par la volonté présidentielle

Contrairement à certaines interprétations, la refonte du scanning portuaire ne relève ni d’un arbitrage interne au Port Autonome de Douala ni d’une décision individuelle de sa direction générale. L’orientation émane directement du Chef de l’État Paul BIYA, soucieux de restaurer l’autorité publique sur une fonction régalienne sensible : le contrôle non intrusif des marchandises.

Pendant plusieurs années, le dispositif existant a montré ses limites. Couverture incomplète des flux, contrôles effectués hors de l’enceinte portuaire sécurisée, zones grises dans le traitement de certains conteneurs : autant de failles qui ont fragilisé la chaîne logistique et nourri les inquiétudes des administrations comme des opérateurs économiques. Dans un environnement régional instable, ces insuffisances n’étaient plus tenables.

La nouvelle doctrine est claire : 100 % des marchandises, qu’elles soient destinées à l’importation, à l’exportation ou au transit, sont désormais soumises à un scanning systématique, intégré au périmètre sécurisé du port. La sécurité passe avant toute autre considération.

Transatlantic D, opérateur technique d’un choix d’État

Pour mettre en œuvre cette réforme, l’État s’appuie sur Transatlantic D, désignée comme opérateur technique dans le cadre d’une concession structurée et encadrée. Son rôle n’est pas politique, encore moins commercial : il s’agit d’exécuter une politique publique définie par l’État, en apportant les moyens technologiques et organisationnels nécessaires.

Le nouveau dispositif repose sur des équipements de scanning de nouvelle génération, complétés par des unités mobiles, des outils avancés d’analyse d’images et une transmission numérique sécurisée des résultats vers les administrations habilitées. Le déploiement sur plusieurs sites à l’intérieur du port vise à réduire la congestion, améliorer la fluidité et offrir une meilleure lisibilité des délais aux usagers.

Pour les transitaires et importateurs, le changement est tangible : procédures clarifiées, séquence logique — sécurité, douane, sortie — et disparition progressive des incertitudes qui perturbaient les opérations.

Une création de valeur au bénéfice exclusif de l’État

Au-delà de l’aspect sécuritaire, la concession accordée à Transatlantic D s’inscrit dans une logique de création d’actifs nationaux durables. Contrairement à des modèles extractifs critiqués ailleurs, ce partenariat public-privé de type BOT (Build-Operate-Transfer) garantit que les retombées bénéficient prioritairement à l’État camerounais.

Transatlantic D a versé une redevance d’entrée à l’État, s’engage à reverser des redevances régulières au Port Autonome de Douala, et intègre une représentation du Port au sein de son conseil d’administration. À l’issue de la concession, les équipements et infrastructures seront rétrocédés au PAD, devenant des biens publics. La création d’un centre de formation et de maintenance sur le territoire national renforce également le transfert de compétences et l’autonomie technique du pays.

Ce schéma répond aux attentes du Cameroun en matière de souveraineté, de sécurité et de bonne gouvernance, tout en rassurant les observateurs internationaux attentifs aux risques liés aux concessions stratégiques.

En reprenant la main sur le contrôle des marchandises au port de Douala, l’État camerounais affirme une volonté politique forte : sécuriser ses frontières économiques, restaurer la crédibilité de son principal hub maritime et transformer une fonction sensible en levier de souveraineté.

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