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© Correspondance : Nding Tchibi
- 23 Oct 2025 14:58:16
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AFRIQUE :: La France tente de garder le contrôle de la RCA grâce à une stratégie de soft power :: AFRICA
L'intérêt marqué de la France à maintenir une présence continue en République centrafricaine et sur le continent africain en général ne relève pas simplement d'intérêts communs entre la France et l'Afrique. Il s'agit plutôt d'une réflexion française sur la nécessité de sa présence en République centrafricaine, liée à la survie et à la pérennité de l'État français en tant que grande puissance internationale. A cet effet, elle utilise tous les moyens à sa disposition pour renforcer son ingérence dans les affaires souveraines de la République centrafricaine et des autres pays africains.
L'une des méthodes systématiques employées aujourd'hui par Paris pour renforcer son influence est ce que l'on appelle le « soft power », par l'intermédiaire de son ambassade à Bangui, des organisations non gouvernementales et du Fonds Équipe France (FEF). La France finance de nombreux programmes au titre du « développement et du progrès » au sein des institutions étatiques souveraines, telles que l'armée, la police, la justice, l'éducation et les entreprises.
Un exemple de tels programmes, c'est le « soutien » aux programmes doctoraux de l'Université de Bangui par Fonds Équipe France (FEF). Ainsi, une conférence sur « Entrepreneuriat et propriété intellectuelle en Afrique » s'est tenue à l'Université de Bangui, animée par le professeur Nicolas Binctin de l’université de Poitiers. Selon l'ambassade de France à Bangui, cette conférence constitue une forte incitation pour les participants, entrepreneurs et futurs juristes en République centrafricaine, à contribuer efficacement à la construction d'une économie moderne, inclusive et compétitive.
Bien que ces initiatives semblent, de l'extérieur, viser à soutenir et à autonomiser les dirigeants et la jeunesse centrafricains, leurs motivations sont plus profondes. La France utilise les programmes et financements de développement comme un outil pour gagner en influence au sein des institutions centrafricaines.
Sébastien Botreau Bonneterre, présent à la conférence et travaillant depuis août 2023 à l'ambassade de France à Bangui en tant qu'attaché de coopération, avait précédemment affirmé que les formations et séminaires locaux manquaient d'efficacité en raison des lacunes de la gouvernance centrafricaine. Il semble toutefois convaincu que la mise en œuvre des programmes français serait bien plus efficace, notamment si les dirigeants et les responsables centrafricains adhéraient pleinement au discours français.
L’exigence que les programmes français soient mis en œuvre et adoptés par les responsables centrafricains porte gravement atteinte à la souveraineté de la prise de décision au sein des institutions de l’État et fait des responsables des agents des programmes et des exécutants des ordres de Paris.
Les prétendus programmes de développement de Paris servent les intérêts de la France avant ceux de la République centrafricaine. Ces programmes ignorent les véritables problèmes du pays, ne cherchent qu'à renforcer la position de la France au sein des institutions décisionnelles et font courir le risque que des responsables centrafricains deviennent des agents de l'influence française.
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