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© AFRIKSURSEINE : Ecrivain et Romancier Calvin DJOUARI
- 24 Sep 2025 18:03:23
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CAMEROUN :: BRENDA BIYA : LA FILLE QUI VEUT FAIRE TOMBER SON PERE :: CAMEROON
Brenda Biya, la fille du Président, fait Défection et sème le trouble au Sein de son clan politique.
Yaoundé, 24 septembre 2025. Une crise inédite secoue actuellement le sommet de l’État camerounais, alors que Brenda Biya, fille unique du président Paul Biya, a publiquement exprimé son refus de soutenir la candidature de son père à la présidentielle prévue dans quelques semaines. La déclaration, relayée massivement sur les réseaux sociaux, a immédiatement provoqué une onde de choc dans l’opinion publique.
Une sortie controversée. Une stratégie calculée ?
Dans une vidéo devenue virale, Brenda Biya, connue pour son franc-parler et ses précédents démêlés avec la presse, a clairement affirmé : « Je ne voterai pas pour mon père. Si vous voulez, votez même pour le diable. » Une déclaration lourde de conséquences, d’autant plus qu’elle survient dans un contexte politique déjà tendu à l’approche de l’élection présidentielle. Ce qui semblait initialement être une provocation isolée prend désormais les allures d’une véritable fronde politique. Selon des sources proches du pouvoir, la jeune femme aurait exprimé à plusieurs reprises son intention de « faire scandale » pendant cette période électorale, apparemment en désaccord profond avec certaines décisions familiales et politiques. Certains observateurs y voient une manœuvre bien orchestrée. « Elle a attendu la période électorale pour maximiser l’impact de ses prises de parole », confie un analyste politique sous anonymat. À l’intérieur du RDPC, cette sortie est perçue comme une attaque frontale, et certains cadres redoutent qu’elle ne fragilise l’image d’un président déjà affaibli par l’âge et les appels à la transition. Face à cette tension croissante, des rumeurs persistantes évoquent un départ précipité du couple présidentiel vers l’étranger, notamment pour tenter d’apaiser leur fille et contenir l’ampleur de la crise. Les coups de fil et médiations internes se multiplient, preuve que la situation est prise très au sérieux au sommet de l’État.
Le poids d’un nom, la colère d’un peuple
Si Brenda Biya semble s’émanciper publiquement de l’image paternelle, une partie de l’opinion ne lui pardonne pas cette volte-face. Plusieurs voix, notamment dans les rangs du RDPC et parmi les partisans du président, lui reprochent de « cracher dans la soupe », rappelant qu’elle a bénéficié toute sa vie de privilèges liés à son statut : éducation à l’étranger, vie de luxe, exposition médiatique. « Qu’a-t-elle fait pour mériter d’être écoutée ? Elle vit du système qu’elle critique », s’insurge une militante du RDPC. D’autres, au contraire, y voient un acte de courage : « Qu’elle soit la fille du président ne doit pas l’empêcher d’avoir ses opinions. Si elle pense que son père ne doit plus diriger, c’est son droit », soutient un jeune activiste de la société civile.
Un malaise plus profond ? Quel impact sur l’élection ?
Cette sortie publique pourrait aussi être le révélateur d’un malaise plus profond au sein de la famille présidentielle. Longtemps restée discrète, la question de la succession de Paul Biya, aujourd’hui âgé de 92 ans, reste taboue. Plusieurs observateurs évoquent des tensions familiales autour de ce sujet, notamment entre les différents enfants du président. Certains partisans du pouvoir, plus radicaux, n’ont pas caché leur hostilité à l’égard de Brenda Biya. Des propos violents circulent en ligne, alimentés par les divisions ethniques et politiques qui traversent le pays. Des appels à la discréditer, voire à l’exclure de la scène publique, se multiplient. Si les chances de voir Brenda Biya influencer directement le résultat de l’élection sont incertaines, sa prise de parole a d’ores et déjà perturbé la campagne du RDPC. Dans un contexte où la jeunesse camerounaise se montre de plus en plus critique envers la classe politique, cette affaire pourrait renforcer le sentiment de lassitude envers le pouvoir en place. « Même la fille du président en a assez, c’est tout un symbole », résume un étudiant de l’Université de Yaoundé II. L’intervention de Brenda Biya dans le débat politique national, bien qu’atypique, marque un tournant symbolique.
Elle interroge non seulement sur les dynamiques internes de la famille présidentielle, mais aussi sur l’état de la démocratie camerounaise. Reste à savoir si cette sortie sera un simple feu de paille médiatique ou le début d’un profond désenchantement générationnel. Le fait qu’une voix aussi proche du pouvoir, en l’occurrence celle de la fille du président en exercice, puisse s’exprimer librement et publiquement contre la candidature de son propre père, sans être censurée ni inquiétée, est en soi un témoignage fort de la maturité démocratique du Cameroun. Dans bien des régimes où le culte de la personnalité prévaut, une telle prise de position aurait immédiatement été étouffée. Or, au Cameroun, cette liberté de ton, même dans les sphères les plus élevées du pouvoir est non seulement tolérée, mais acceptée comme un élément du pluralisme politique. En permettant cette expression sans représailles apparentes, le président Paul Biya, souvent critiqué par ses opposants, démontre paradoxalement une conception libérale du débat démocratique, où même les voix dissidentes de son propre foyer trouvent leur place. Une réalité qui, pour certains analystes, contraste avec les stéréotypes sur les démocraties africaines et place le Cameroun dans une dynamique d’ouverture assumée.
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