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© Camer.be : Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA
- 12 Mar 2022 22:31:18
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FRANCE :: QUAND LE PASTEUR JOEL HERVE BOUDJA EN APPELAIT A NOTRE HUMANITE APRES LE DRAME DE MONIQUE KOUMATEKE
Un extrait de la prédication du Révérend Pasteur Joel Hervé Boudja à la cérémonie interreligieuse organisée à l'Eglise St Bernard à Paris, le 20 mars 2016, par le Collectif Plus Jamais Ça.
C’est un destin anonyme devenu camerounais. Devenu nôtre. Comme une sorte de chorale du drame, d’orchestre du tragique et de chorus autour du pire, depuis ce triste samedi 12 mars, tout un pays, dans une variété de tons, une diversité d’analyses et mille interprétations, n’a de bouche et d’oreille que pour la disparition de Monique Koumatéké et de ses jumeaux.
Partie pour donner la vie, elle est passée à trépas. La mort a frappé. D’un coup. Sec. Atroce. Effroyable ! A 31 ans, à la fleur d’un âge où l’on rêve encore, où l’on espère encore, où l’on sublime encore ses peines, malgré la précarité des conditions de vie, la dureté du quotidien, l’âpreté d’une ville où nourrir ses trois enfants n’est pas une sinécure.
Certains le savent le prénom Monique est inspiré des termes grecs monos et monakhos. Ces derniers signifient respectivement "seul" et "ermite.
L’était-elle hier ? Toujours est-il qu’aujourd’hui, sans considération d’ethnies, de partis ou de religions, nous sommes assemblés pour lui rendre hommage.
Etait-elle l’ermite, recluse dans une grotte, dans sa masure ou à l’ombre des bruits et klaxons ? Toujours est-il qu’aujourd’hui, les circonstances de son drame, sa modeste vie et le sort de ses enfants barrent les Unes de Journaux, inondent les réseaux sociaux, secouent le landerneau politique, agitent les consciences, suscitent des débats passionnés et des joutes scientifiques parfois survoltées.
Certains le savent aussi, Monique ( qui a vécu de 331 à 387), c’est aussi le nom d’une chrétienne d'origine berbère, qui vécut à Thagaste (actuelle Souk Ahras, Algérie) et mourut à Ostie (Italie), sous l'Empire romain. Mère de saint Augustin d'Hippone, celui-ci lui a rendu un vibrant hommage, particulièrement dans ses Confessions, ouvrage qui reste la principale source d'informations concernant Monique. Reconnue sainte par l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe, elle est fêtée le 27 août, veille de la fête de son fils.
Les Confessions nous renseignent aussi et surtout sur le bon ou le mauvais usage des émotions, dans les circonstances que nous vivons suite à la mort de Monique Koumatéké et de ses jumeaux.
En effet, sans nier les ressources de la sensibilité, Saint Augustin dans ce texte retentissant en appelle donc à un dépassement des points de vue particuliers, au profit d'une vision élargie, qui est ouverture sur la Vérité, l'Au-delà, l'Absolu. Selon Pétrarque, les Confessions forment le bréviaire des âmes sensibles, qui épanchent leur vie devant Dieu dans la ferveur et dans les larmes.
Mais la délectation douce-amère qu'il tire des pleurs, éveille, comme toute volupté, le sens critique d'Augustin, et le moraliste en vient à opérer une distinction entre les mauvaises larmes (celles que verse l'enfant dans son impatiente convoitise, ou l'adulte qui s'émeut aux fictions théâtrales) et les bonnes : celles de la conversion, qui signifient l'émotion causée à la fois par le trouble du péché et le désir de la vie divine.
En traduisant cela dans notre contexte, on pourrait y voir une invitation instante à la réflexion, à l’autocritique, à l’évaluation de nous-mêmes, de notre rapport à l’autre dans les hôpitaux, les lieux de détresse ; ces endroits où notre humanité peut vaciller par ses faiblesses physiologiques et charnelles mais aussi se révéler par ses insondables ressources. Celles du cœur, de la compassion, de l’attention à l’autre, du sens du devoir.
Oui, nos hôpitaux doivent redevenir des lieux de chaleur humaine, d’amour du prochain. Des endroits où mille autres Monique dans la ferveur contenue d’une grossesse iront le cœur léger. Des endroits où l’on ne s’étripera pas en se répondant ça sort comme ça sort.
Des endroits où l’infirmière ne vous répondra pas, je porte ma blouse, ça te serre. Des endroits où le médecin n’attendra pas de vous, un deuxième casier. En clair, des lieux de paix, d’amour, de vie et d’humanité !
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