An 1 de l'assassinat de Martinez Zogo: " Il y a un objectif non judiciaire recherché "
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Le dimanche 14 janvier 2024, invité sur le plateau de la chaîne de télévision camerounaise  Canal 2  Intestinal, au cours de l'émission de débat Canal  Presse, Me MOUSTAPHA NGOUANA, avocat au barreau du Cameroun, et ancien cadre aux  Affaires  juridiques  du Social Democratic  Front,  a jeté un regard  froid et  méfiant sur la manière dont est conduit  le  procès relatif  à  l'assassinat du journaliste Martinez ZOGO. 

Dans la nuit du  mardi 17 janvier 2023, à 21 heures,  le chef d'Amplitude  FM, animateur  de la célébrissime émission  "Embouteillages" , était enlevé  par un commando de la DGRE ( service de renseignements du Cameroun ),  à   Yaoundé, atrocement  torturé  et mutilé, avant d'être retrouvé  mort,  cinq jours plus tard dans un terrain vague, au village Ebogo 3, non loin de Yaoundé.

Un an après, la presse, avec des hommes de droit et la société civile, évalue le chemin parcouru par la justice, dans le cadre de cet assassinat d'une cruauté  inutile ( pour une personne qui était déjà condamnée  à mourir ), au-delà  de tout entendement. Me MOUSTAPHA NGOUANA émet de sérieux doutes quant  à  un procès équitable.

En somme, pour lui, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une affaire dont   le fond est  la rivalité  politique et la lutte de pouvoir. D'où les multiples péripéties et retournements de situations spectaculaires qui caractérisent ce procès qui tient pourtant en haleine sur le plan local  et   international. 

 Morceaux choisis  

" Nous sommes au Cameroun. Je doute fort que le juge qui a été nommé il y a quelques jours,  fasse véritablement bouger un peu les lignes. J'ai le sentiment que le premier juge ( le juge d'instruction,  lieutenant- colonel Florent Aimé SIKATI, Ndlr ), et  c'est un fait plausible,  il a rendu une décision, et cette décision ne semblait pas arranger certaines personnes au cœur du Système. Il faut préciser que cette décision a été notifiée  à un avocat, et non des moindres. Si le bâtonnier TCHOUNGANG , avocat ayant pignon sur rue et ayant fait ses classes vous dit qu'il a reçu une décision, moi, avocat, je ne suis pas fondé  à dire qu'il n'a pas reçu de décision en question".

" Qu'on mette des procédures en branle contre lui, puisqu'il revendique la décision. Il a revendiqué la décision. J'ai les audios du bâtonnier qui ont circulé. Donc je dis que le premier juge a rendu une décision qui était dérangeante. Cela veut dire qu'il y a un objectif non judiciaire qui est recherché au terme de cette affaire, parce que si le juge qui a les coudées franches a pris une décision, qu'elle nous plaise ou qu'elle ne nous plaise pas, nous devons d'abord exécuter la décision. En droit, on dit que lorsque le juge a rendu sa décision [..] sur la question qui concernait au moins la liberté provisoire, il devait exécuter sa décision. Le juge ne rapporte pas lui-même sa décision. Ça veut dire que la décision qu'il a rendue  était dérangeante".

" Elle est dérangeante pour des personnes qui veulent qu'on ait une justice objectivée. Ça veut dire qu'il y a un objectif qu'ils visent , qui est autre que la manifestation de la vérité, me semble- t-il ".

Acerbe sur son analyse juridico- judiciaire sur l'an 1 de l'assassinat du journaliste Martinez ZOGO, le système judiciaire camerounais n'a pas trouvé  grâce aux yeux de Me MOUSTAPHA NGOUANA  qui parlera d'un " autre juge désigné dans des conditions ubuesques", et dont il va au passage titiller la promotion au grade de colonel le 1er janvier 2024.  Une manœuvre qui selon le juriste et homme politique, donne espoir  à   ceux qui ont contribué à la nomination d'un nouveau juge d'instruction, d'obtenir " les résultats qu'ils recherchent. Et de rappeler que Me Charles TCHOUNGANG, chef de file du conseil de Jean- Pierre AMOUGOU BELINGA le présumé commanditaire de l'assassinat de notre confrère Marinez ZOGO, a indiqué que le juge d'instruction limogé avait pris une  décision qui ne convenait pas à  certaines personnes. 
" Des pesanteurs gravitent autour de la machine judiciaire ", s'indigne Me MOUSTAPHA NGOUANA, en guise de coup de grâce. 

Au terme de son analyse, il est évident que l'avocat au barreau du Cameroun, relativement à l'affaire Martinez ZOGO, ne croit aucunement à une volonté de rendre justice, mais plutôt a un pugilat aux objectifs politiques. 

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