400 Milliards de FCFA Gaspillés pour 60 km d’Autoroute – Scandale Financier ?
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Le projet d’autoroute devant relier Yaoundé à Bilobi, près de Boumnyebel, au Cameroun, est au cœur d’une vive controverse sur la gestion des finances publiques. En dix ans, plus de 400 milliards de FCFA ont été engloutis pour à peine 60 km de route. Un gouffre financier, selon plusieurs experts, qui dénoncent une série de dysfonctionnements structurels. « C’est une aberration », tranche Augustin Kouam, ingénieur en génie civil. « Les études de base sont bâclées, et les surenchères tarifaires faussent tout esprit de concurrence. »

Un coût qui défie toute logique en Afrique

À titre de comparaison, des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal parviennent à livrer des autoroutes similaires en quelques années. « L’axe Abidjan-Yamoussoukro a été construit en trois ans. Ici, on parle de 60 km en douze ans… C’est le signe d’un sérieux problème de gestion et de compétences », déplore Kouam. Le prix au kilomètre au Cameroun figure parmi les plus élevés du continent, selon plusieurs analyses. Un constat alarmant que partage Akere Muna, ancien président de Transparency International Cameroun, qui parle d’un « scandale de corruption » et d’une véritable « humiliation nationale ».

Opacité et inflation des coûts : le mal profond

Les entreprises mandatées pour les travaux, dont la chinoise CFHEC, bénéficient de contrats souvent opaques. « Les marchés publics sont attribués sans vérification rigoureuse, et les dépassements budgétaires surviennent dès les premières phases d’exécution, en l’absence d’études solides », explique Kouam. Pour justifier les montants, le gouvernement invoque des frais liés aux études et à la construction, mais les spécialistes réclament un audit indépendant. « Sans transparence, cette autoroute ne verra pas le jour avant trente ans », prévient-il.

Des autorités sourdes aux critiques

Malgré les signaux d’alerte, les autorités restent sur leur position. Le chantier du tronçon de 141 km, confié à CFHEC, est annoncé pour 2024 avec une fin prévue en 2028. Mais le scepticisme est général. « Relier Yaoundé à Douala, les deux pôles économiques du pays, semble toujours aussi inaccessible. C’est l’échec flagrant de la gouvernance publique », regrette Muna.

Une société civile en quête de justice

Face à ce fiasco, la société civile monte au créneau avec des revendications claires :

  1. Un audit approfondi des infrastructures en cours.

  2. Une réforme en profondeur des procédures de passation des marchés publics.

  3. Des sanctions fermes contre les entreprises et acteurs responsables.

  4. Une meilleure formation des corps de contrôle technique.

Ce dossier symbolise l’urgence de lutter contre la corruption et de replacer l’intérêt collectif au cœur des politiques publiques. Comme le souligne Kouam : « Sans transparence, il n’y a pas de développement durable. »

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