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© Mutations : Jean De Dieu Bidias
- 18 Sep 2019 12:58:00
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CAMEROUN :: Jean Simon Ongola Omgba : Le débat sur la médiation parasite les consultations actuelles :: CAMEROON
Pour ce député Rdpc, un médiateur international court le risque d’être moins au fait du contexte et des particularités locales.
Le Premier ministre a débuté des consultations en vue du « Grand dialogue national », alors que des voix s’élèvent pour contester sa médiation. Pourquoi le pouvoir s’entête-t-il autant à imposer Dion Ngute ?
Il convient de nous rappeler qu’après la fracture en Nouvelle Calédonie en 1988 entre les indépendantistes néocalédoniens et la France, le Dialogue a été conduit avec succès par Michel Rocard, Premier ministre de la France. En 1991, les Camerounais qui ont vécu les premiers pas de notre construction démocratique sont unanimes et reconnaissent le succès de la Tripartite sous la conduite du Premier ministre Sadou Hayatou. Le Premier ministre, chief Joseph Dion Ngute est légitimement mandataire du président de la République dans ce Grand dialogue et joue le rôle de moteur stratégique et de service d’appui logistique à cet immense espace de communication, d’échange, de concertation, de consensus et de compromis entre les différents participants.
Vous vous attendez donc à ce qu’il fasse prévaloir sa voix et ses choix…
Il est clair et certain qu’il lui sera difficile de faire prévaloir sa voix et ses choix, auprès de participants aux intérêts multiples, aux opinions politiques divergentes, à la vision différente sur l’avenir du Cameroun. A ceci, s’ajoutent les évolutions constantes des positions des uns et des autres. Il n’est pas superflu de nous rappeler que certains partisans de la décentralisation en 1991 sont devenus fédéralistes et parfois sécessionnistes et même soutien du terrorisme. Le Premier ministre devra faire preuve, comme Hayatou en 1991, d’impartialité et d’un sens particulièrement élevé de l’écoute, mais en faisant valoir sa sensibilité politique. Il ne serait pas superflu de rappeler le cadre strict du mandat que lui a donné le président de la République. En tout cas, le rôle de chief Dion Ngute sera de susciter l’appropriation et, l’implémentation du dialogue afin que les décisions prises débouchent sur des réformes bénéfiques à tous les camerounais. Le portail des camerounais de Belgique. Il serait illusoire, voir naïf de penser que le Premier ministre, soit neutre dans sa conduite de la médiation. Mais son impartialité dans la conduite des travaux va créer la confiance indispensable lors de ces assises. Il convient de clore le débat sur la médiation du Premier ministre qui vient parasiter les consultations actuelles.
Pourquoi, d’après vous, l’idée d’un médiateur international est à bannir ?
Un médiateur international court le risque certain d’être moins au fait de notre contexte, de nos particularités locales. Le Premier ministre a une évaluation certaine de notre environnement politique, économique, social et culturel. Avançons sereinement vers le lancement du dialogue voulu par tous, sans préjugé, ni à priori. L’enjeu primordial est qu’il y ait un accord sur le rôle des médiateurs et son périmètre d’action dans le cadre de son mandat afin d’éviter tout malentendu au sein des potentiels participants et de l’opinion publique. Savoir clairement ce que le médiateur est censé faire et ne pas faire, le Premier ministre reste la personnalité la mieux placée pour assurer la coordination et les consultations régulières. Rappelons-nous que nous disposons dans la communauté camerounaise de toute l’expertise et de la parfaite connaissance des sujets intéressants le peuple camerounais.
Qu’est-ce qui doit être fait avant l’ouverture proprement dite du dialogue ?
Dans la perspective du Dialogue, il serait pertinent que le Premier Ministre puisse lui-même inviter des parlementaires choisis par ses soins. Le profil et la loyauté sans faille de ces élus vis-à-vis des institutions de la République méritent d’être examinés au préalable. Il y a urgence de faire le travail pédagogique et d’explication des enjeux et objectifs de ces assises. La perception y compris de nombreux élus reste floue et largement parasité par des médias de tout bord ; rappeler le cadre strict du mandat du Premier ministre. Nous assistons à de nombreux regroupements d’élus de tout bord laissant croire que le dialogue revient à un chapelet de revendications ou de doléances locales. Recadrer les uns et les autres sur le caractère national que doivent revêtir les contributions est nécessaire au risque de créer des conflictualités régionales, ethniques et même tribales. Les risques de transformer le Grand dialogue national en conférence national ou en tribunal contre le chef de l’Etat et le Rdpc doivent être évités.
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