Cameroun, livre: PETITS POEMES DE PAIX APRES LA TORNADE
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Cameroun, livre: PETITS POEMES DE PAIX APRES LA TORNADE :: CAMEROON

Ce recueil de poésie a été écrit au mois de février 2019, à savoir au lendemain du scrutin présidentiel de 2018 au Cameroun, qui a débouché sur de nombreux troubles. Il est un recueil de textes d’apaisement après la tornade.

Tes allumettes il faut ranger

le pays est au milieu du torrent

le ramener au bord du fleuve

il faut

le pays est au milieu de la tornade

des trombes d’eau sur son corps tout frêle s’abattent

il grelotte comme feuille de palmier au vent comme corps la malaria assailli

le foyer incandescent

n’attise plus

sur les braises

ne souffle plus

les tisons

laisse refroidir

demain te le revaudra

………………………….

A mon ex-ami

tu n’ouvres ta bouche DESORMAIS

que pour répandre

la haine

tu n’ouvres ta bouche DESORMAIS

que pour disséminer

la détestation

tu n’ouvres ta bouche DESORMAIS

ta bouche ta bouche

ta bouche

que pour acclamer le sang

les larmes le chagrin

tu ne remues ta langue DESORMAIS

que pour appeler

à la mort

AMI D’AUTREFOIS

tu as dévoyé notre mission sacrée

à nous les gens de la plume

de l’encrier et du buvard

NOTRE METIER TU AS SOUILLE

……………………..

Les factieux

j’ai salué la liberté en mon temps

et la liberté m’a salué

et la tyrannie Adieu m’a dit

et moi aussi

Adieu je lui ai dit

et la parole s’est mise à gambader sur la cour chauve d’Ongola

gaiement

et j’ai écrit mon écœurement

sur la feuille immaculée

et l’ai vendue au peuple

qui a acclamé

mais

ils m’ont volé la liberté

ils m’ont volé mes marches

nuits d’insomnie volées

nuits de fatigue volées

nuits de hantise volées

nuits d’attentes incommensurables volées

volées

volées

volées

ils m’ont volé mes meetings enflammés d’étudiants à Rouen à Lyon à Strasbourg à Paris

ils m’ont volé mes journaux clandestinement imprimés

ils m’ont volé ma propagande à la sauvette distribuée

ils m’ont volé

ils m’ont volé

ils m’ont volé

les factieux

la police des Blancs à mes trousses

la police des Noirs à mes trousses

la hantise d’arriver à Douala-bois-des-singes-aéroport et le cœur qui cesse

de battre devant les doigts du policier qui compulse les fiches racornies des recherchés exilés retournant au pays

ils m’ont volé tout ça

ils m’ont volé

ils m’ont volé

ils m’ont volé

en 1991

les villageois

étaient devenus les libérateurs

la révolution avait été trahie

à cause du hameau

maudit soient-ils

sous mes pieds à présent

l’asphalte je ne bats plus comme avant

à tue-tête je ne marche plus

mes os se sont affermis

ils font le distinguo

ce festin auquel vous me conviez

à ce jour

le festin de la contrée

n’est point le bon festin

celui qui libère le peuple

tout le peuple

rien que le peuple

en totalité le peuple

je ne suis pas avec vous

dans cette étrange liberté

je ne puis encenser le bled

je le déteste

…………………………….

A toi j’ai dit

à toi j’ai dit

avec moi ne te brouille pas

avec moi ne te chamaille pas

avec moi

avec moi

avec moi

avec moi

ne brise point l’amour qui nous unit

la fraternité bâtie des années durant

les souvenirs par milliers de notre enfance toi et moi

la tempête passera

et le soleil à nouveau luira

aussi

ne te chamaille pas avec moi

au carnaval des autres

avec moi

avec moi

avec moi

le bal masqué prendra fin

et le soleil à nouveau luira

comme avant

……………………………

Je te raconterai l’histoire du Cameroun

Je te raconterai l’histoire du Cameroun

car tu ne la connais pas

je te raconterai l’histoire de tes ancêtres

je sais que tu l’ignores

tu ne sais point d’où tu viens

tu ne sais pas où tu vas

tu ne sais pas

tu ne sais pas

tu ne sais pas

alors je te raconterai

qui tu es

et ton cœur s’assagira

et cessera de battre

à tue-tête

aux incantations

des « alangmimbu »

……………………………………………….

Enoh Meyomesse

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