ABERRATION : Un inspecteur de police viré pour un bakchich de 5000 francs
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L’ancien agent de police contestait sa révocation pour «violation de consignes, négligences graves et répétées dans l’exercice de ses fonctions, fautes contre l’honneur, le devoir et la probité» en faisant croire que la procédure disciplinaire qui l’a précédée était entachée d’irrégularités. Le tribunal n’est pas d’accord avec lui.

La radiation de M. Ebo’o Asse Edouard du corps de la police a-t-elle été régulière? «Comment peut-on révoquer un policier du corps de la police à cause de 5000 francs?», s’est demandé un avocat stagiaire venu assister à l’audience de jugement de l’affaire qui oppose l’ancien inspecteur de police principal à la Délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn). C’était le 18 décembre 2018 au Tribunal administratif de Yaoundé. Pour Me Mang Mayi, conseil du plaignant, Edouard Ebo’o a saisi le tribunal afin de réintégrer les rangs de la police.

L’avocat et le client estiment qu’il en a arbitrairement été éjecté. Mais sa requête a été jugée dénuée de fondement. Le 28 juin 2017, un arrêté du chef de l’Etat avait mis un terme à la carrière du fonctionnaire de police pour «violation de consignes, négligences graves et répétées dans l’exercice de ses fonctions, fautes contre l’honneur, le devoir et la probité». camer.be. Des faits commis dans la nuit du 6 au 7 mai 2016. Concrètement, la Dgsn fait à cet agent le reproche d’être sorti du poste de police sans la permission de son supérieur et d’avoir pris sur lui de contrôler le dossier d’un camion sur un axe routier en prenant la somme de 5000 francs au chauffeur dudit camion. Ce contrôle opéré nuitamment a causé la mort de trois personnes. En effet, détaille le rapport du juge, «Edouard Ebo’o a poursuivi un chauffeur de camion qui lui a donné la somme de 5000 francs. Et une voiture modèle Hiace passant par-là a percuté ce camion en causant la mort de trois personnes ».

Contrôle inopiné

Pour le conseil du plaignant, ces motifs sont entachés d’irrégularités. «C’est avec la voiture du chef de poste qu’il est sorti du poste. Donc, on ne peut dire ici qu’il n’a pas averti sa hiérarchie», martèle l’avocat qui insiste sur le fait que son client assurait une tâche conforme aux règles de son métier. «Quelle est l’urgence qu’il avait a interpellé un camion de bois. Fait-il désormais partie du corps des eaux et forêts?», interroge le représentant de la Dgsn. Pour répondre à cette question, l’avocat d’Edouard Ebo’o Asse va raconter une anecdote aux membres du tribunal.

«Si un voleur passe devant un policier, a-t-il besoin d’un accord de sa hiérarchie pour appréhender le voleur? La réponse est non. Il arrête le voleur parce qu’il rend service à tout le monde». Il veut démontrer aux juges que son client a posé un acte utile pour le Cameroun. «Ça aurait pu être un camion d’armes. Et si c’était le cas, on aurait dit Edouard Ebo’o est un héros», ajoute-t-il. Pour la Dgsn, un témoin de la scène qui s’est déroulée autour de 4h du matin a été entendu et a confirmé que le policier a bel et bien empoché la somme querellée. Un bémol : le plaignant dit avoir été sanctionné deux fois pour les mêmes faits. L'info claire et nette. Selon lui, il a été suspendu de ses fonctions pendant plusieurs mois avant sa révocation. Ce qui fait dire à son avocat que, «cette procédure est non conforme à la loi, car une faute disciplinaire ne peut être sanctionné plus d’une fois ». Peine perdue. Pour la justice, tout s’est déroulé de manière conforme.

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