L’activiste nationaliste et panafricaniste qui a rejoint les rangs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) aux cotés de Maurice Kamto passe la gestion et le développement de la ville de Kribi au scanner, tout en s’indignant contre certains comportements qu’il trouve abusifs

Que vient faire le Mrc à Kribi ?

Kribi avec le bord de mer, c’est l’avantage touristique que le peuple camerounais peut bénéficier. Nous sommes là toujours avec des plages qui n’ont pas de toilettes, qui n’ont pas d’infrastructures pour accueillir des baigneurs. Et quand on sait que le Cameroun va organiser la coupe d’Afrique des nations, c’est triste! Donc la préoccupation du Mrc, qui est un parti de prospérité parce que dans sa devise il demande que nous soyons toujours dans la justice, est que lorsque Dieu nous a donné une si grande richesse telle que l’océan. Il est très énervant de constater que, jusque là, les populations ne peuvent pas avoir une sécurité au niveau des infrastructures touristiques. Que le bord de mer n’a jamais été aménagé.

Après trente-six ans de pouvoir, il est vraiment regrettable que nous soyons encore à vouloir donner sept années de plus à Paul Biya. Je ne sais pas ceux qui ont proposé ce slogan. Mais the force of experience n’est pas de l’anglais. Quand on traduit on ne peut pas faire du mot à mot. Et puis de quelle expérience il s’agit quand nous avons les infrastructures qui sont toujours à la traine ?

Est-ce que ce report augure de la défaite du Mrc à Kribi ?

Je ne pense pas. Les préoccupations du peuple sont au dessus des petits rendez-vous manqués comme ceux-ci. Il y a trop de problèmes. Les jeunes filles à Kribi sont discriminées. Elles sont régulièrement rackettées par les forces de police. Il faut que ça change. Il faut que la justice arrête les individus et qu’on les retrouve effectivement en cellule.

J’ai eu à faire deux interventions pour qu’on ne fasse pas arrêter deux demoiselles qui venaient de Buea et de Bamenda parce qu’elles sont tout simplement anglophones. On est toujours en train de stigmatiser. Maurice Kamto pense qu’il y a lieu de faire tout pour que nous ayons une solution pour éviter cette discrimination. Je veux dire à tous ceux qui sont du coté de Kribi, espoir et l’aménagement des plages. J’ai vu Mboamanga, franchement ça ne ressemble pas à ce pays. S’il y avait encore des Français ici capables de demander que nous ayons une base militaire française, franchement cela serait possible parce qu’il y a une démotivation de la population face à l’abandon des plages par les pouvoirs publics.

C’est triste. Pourquoi est-ce que les Um Nyobé sont morts et on n’a pas valorisé leur héritage ? On n’a pas valorisé le fait que grâce à lui il n’y a pas de base militaire française au Cameroun. C’est une grande fierté ce que les Um Nyobé ont fait pour le Cameroun, mais ce que Paul Biya a causé, c’est le désastre.

Pourquoi est-ce que c’est maintenant que le Mrc sort de sa cachette dans le département de l’Océan ?

Rendez-vous compte que le Cameroun a une grande superficie et je crois que nous avons des superficies à arracher. Même dans le cœur, il y a des superficies à arracher. Lorsque vous avez le sang dans votre corps, ce sang va passer un bon bout de temps avant d’irriguer tout le corps. Les populations de Kribi ont effectivement besoin du message de Maurice Kamto qui est un professeur agrégé et quand il choisit la justice, on se rend compte de quelle justice il s’agit. Moi, je prends l’exemple de ceux qui sont en cellule. Pourquoi est-ce qu’on va retrouver des individus qui ont déjà fait deux semaines en cellule alors que le nouveau code de procédure pénale a interdit cela ? Pourquoi doit-on encore vivre cela à Kribi ?

Pourquoi retrouve t- on encore des enfants de la rue à Kribi qui fument le chanvre au point même où certains ont eu à se noyer parce qu’ils se jettent dans la mer pour fuir la police. Je parle des problèmes de Kribi là, et je crois que la mutualisation des forces c’est ce qui nous reste. Il faut bien que les Camerounais sachent que les Ruben Um Nyobé ont travaillé en présence des Français. J’estime qu’au lieu que nous attendions encore que les Français viennent nous attaquer, ou bien les Anglais ou autres, que nous-mêmes commencions à travailler pour notre peuple. Que nous commencions à mettre notre peuple dans le bien- être et la sécurité.