FRAUDE  : Des bouteilles de gaz pour transporter l'or
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Les exploitants miniers asiatiques utilisent ce procédé pour évacuer en cachette les productions non déclarées.

C'est le rythme avec lequel les bouteilles de gaz vont et viennent entre Bertoua et les sites miniers de la Région de l’Est qui éveille les soupçons des éléments des forces de sécurité et de défense installés aux postes de contrôle de la région de l’Est. « Jusque-là, nous ne soupçonnions rien parce qu’à chaque fois, ces exploitants miniers prétextaient qu’ils n’utilisaient que le gaz pour faire la cuisine dans les chantiers. Ils justifiaient également ce rythme de consommation de gaz domestique par le nombre d’employés expatriés sur les sites miniers », explique une source sécuritaire à Bétaré-Oya.

«  Seulement, poursuit notre source, nous avons remarqué que la plupart des bouteilles de gaz domestique en direction de Bertoua étaient soudées à plusieurs niveaux. Par ailleurs, ces bouteilles supposées être vides étaient très lourdes quand on les soupesait. » Informés par des employés camerounais, et après ces fouilles, les éléments du poste de contrôle de Ndokayo situé au carrefour entre Colomine et Garoua-Boulaï confisquent les bouteilles suspectes et les soumettent au chalumeau. Ils découvrent qu’à l’intérieur des sacs en plastique sont dissimulées d’énormes quantités d’or.

Cette prise n’est pas la seule de la région de l’Est. Même si les statistiques à propos ne sont pas disponibles dans les postes de contrôle ou à la délégation régionale des Mines de l’Est, des sources avancent que « ce sont au moins 70% de la production minière locale échappant au contrôle qui passent ainsi pour des destinations asiatiques ».

A l’or, s’ajoute le diamant issu des sites d’exploitation de la Boumba-et-Ngoko, notamment de Mobilong où l’on annonce que « tout est fini alors qu’on continue à extraire le produit », soufflent des employés au noir de ce site qui expriment ainsi leur colère face à « cette exploitation qui ne nous rapporte rien ».

D’où les dénonciations qui aboutissent début 2015 aux premières interpellations d’exploitants miniers véreux sur la route de Yokadouma. Les riverains qui assistent aussi au pillage de leurs ressources naturelles se sont également mêlés aux groupes de délateurs de ces exploitants asiatiques aux habitudes peu orthodoxes. Tous indexent « les défaillances du système mis en place pour passer au crible les quantités produites par les exploitants miniers ».

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