Bataille : Le Sdf se déchire dans le Littoral
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Les conflits de clans ont abouti au blocage du processus de renouvellement des bureaux de certaines circonscriptions électorales.

La bataille en vue de la présidentielle de 2018 (ou 2017 si l’hypothèse de l’anticipation se confirmait) se joue déjà aussi au sein du Social Democratic Front (Sdf), le principal parti politique de l’opposition camerounaise. Le ton a été donné à la faveur de la tenue, sur l’étendue du territoire, des élections en vue du renouvellement des bureaux des circonscriptions électorales, qui sont l’équivalent des sections dans l’organisation territoriale du Rdpc.

Dans le Littoral, ces opérations électorales n’ont pas été bouclées le 12 juin dernier dans certaines circonscriptions, pour cause de contestations. A Douala 1er par exemple, les élections n’ont pas eu lieu du fait des mésententes entre Edimo Nsamè et Adeline Djomgang, qui bénéficient respectivement des soutiens de Lotin Nsamè, l’un des adjoints au maire de Douala 1er, et de Joshua Osih, vice-président du Sdf, par ailleurs député et militant de Douala 1er.

« La commission a constaté le blocage et le durcissement des positions et a renvoyé les élections à une date ultérieure », affirme un militant. Le sénateur Tsomelou Jean, président de la Commission régionale de supervision des votes, est soupçonné d’avoir voulu favoriser le camp Nsamè, en n’accréditant que des cellules acquises à celui-ci au mépris des résolutions du National Executive Council (Nec), qui est l’organe dirigeant du parti.

A Douala 2ème, des sources font état de tentatives de fraude orchestrée par le président sortant Kwimba, qui aurait tenté de faire tourner le processus en sa faveur, en supprimant l’énergie électrique. Une attitude qui aurait alors valu sa disqualification, apprend-on, au profit de Jean-Pierre Kom, vainqueur avec plus de 350 voix de différence, sous l’arbitrage du sénateur Siroma. Quid de Douala 4ème ?

« Il n’y a pas eu d’élections. Le Nec va donner la conduite à tenir. Au Nec de Buea, on avait invalidé l’élection de John Dangle Kumaze (ex-maire de Douala 4ème, Ndlr). C’est pourquoi, on ne le considère pas comme élu », explique une source au Shadow cabinet du Sdf.

A Douala 3ème et à Douala 5ème, les élections ont abouti aux victoires tout aussi contestées de Joseph Youmssi et de Rodrigue Carlos Ngoualem, respectivement.  

L’après-Fru Ndi

Carlos Ngoualem est contesté par Elimbi Lobe et Edouard Nkembeng. « Elimbi Lobe s’est désisté à la dernière minute et il ne restait que deux autres candidats, Edouard Nkembeng et moi », se défend l’élu Ngoualem, 6ème adjoint au maire de Douala 5ème. Il dénonce le « comportement antidémocratique des mauvais perdants qui refusent d’accepter le verdict des urnes ».

Outre la fraude, Edouard Nkembeng en veut au président régional, Jean Michel Nintcheu, qui « leur a accordé une légitimité en violation des statuts ». En attendant que le Nec se penche sur sa requête, Edouard Nkembeng a saisi, pour arbitrage, la commission régionale de supervision. Le requérant dénonce la manipulation des cellules par ses adversaires qui en ont créé deux cellules par endroits (Boulangerie de la Paix et Double-Balle), alors que chacune d’elles n’en comporte statutairement qu’une seule.

Les cellules Petit Wouri I et II par exemple avaient été fusionnées en 2009, selon lui. En attendant l’arbitrage en dernier ressort du Nec, dont la prochaine session est prévue pour le 31 juillet, de hauts cadres du Sdf voient dans ces affrontements, au-delà des conflits électoraux de routine, le prélude de la guerre de la succession au président national du parti, Ni John Fru Ndi. Même si, curieusement, le chairman ne s’est pas encore prononcé sur son éventuel départ de la présidence du parti en 2018.

Les clans seraient, auquel cas, celui de Jean-Michel Nintcheu, qui a le soutien de Joshua Osih, d’une part, et de Dangle Kumaze, d’autre part. « Le pouvoir s’active depuis à faire tomber Nintcheu pour faire émerger une nouvelle figure plus malléable, or les pro-Nintcheu ont remporté les dernières élections à 80% », confie un membre  du gouvernement fantôme du Sdf. A cause de ces batailles, les élections régionales initialement prévues le 3 juillet, devraient être repoussées à une date ultérieure.

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