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© Correspondance : Par Jean Gatsi, Coordonnateur de la Convergence Républicaine et du G 80.
- 25 Oct 2025 09:47:15
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CAMEROUN :: ISSA TCHIROMA BAKARY : LA PERSISTANCE DE LA LOGIQUE PUTSCHISTE (1984-2025) :: CAMEROON
L'histoire politique de M. Issa Tchiroma Bakary est marquée par une dualité saisissante : celle d'un homme passé du statut de participant à une tentative de coup d'état militaire à celui de figure civile qui utilise des méthodes insurrectionnelles pour contester une élection présidentielle. L'analyse de son parcours révèle une constante inquiétante : la propension à contourner ou à briser le cadre légal pour atteindre le pouvoir. L'écart entre 1984 et 2025 n'est donc pas celui d'une conversion démocratique, mais celui d'une mutation tactique de l'esprit putschiste.
1984 : Le putsch militaire, un acte fondateur : Issa Tchiroma Bakary a été lié au putsch manqué d'avril 1984 contre le régime du Président Paul Biya. À l'époque, son implication, reconnue par les faits et les sanctions subséquentes, l'a inscrit directement dans la catégorie de ceux qui ont tenté de subvertir l'ordre constitutionnel par les armes. Le coup d'état est l'acte politique suprême de l'illégalité, le refus violent et armé du processus institutionnel.
Cet épisode n'est pas un simple accident de parcours, mais une matrice idéologique. Il témoigne d'une conviction profonde : que la force (militaire ou, plus tard, populaire) est une voie légitime pour s'emparer du pouvoir, indépendamment de la volonté populaire exprimée dans les urnes ou du respect des textes fondamentaux du Cameroun. L'homme est alors un putschiste dans les faits.
2025 : L'insurrection civile : Quarante-et-un ans plus tard, le contexte a changé, mais la méthode insurrectionnelle ressurgit sous une autre forme. Face à l'élection présidentielle de 2025, M. Tchiroma a choisi de recourir à l'autoproclamation de la victoire avant la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. Cette démarche est l'équivalent moderne, civil et médiatique, du coup de force.
Le déni de l'Institution : Comme en 1984, où Issa Tchiroma méprisait l'autorité présidentielle établie, en 2025, il bafoue l'autorité de l'instance judiciaire suprême chargée du scrutin. L'autoproclamation est une tentative de « prendre la loi en otage » .
L'échec du coup d'état militaire de 1984 a donc laissé place à une tentative de coup d'état par la rue. En clamant une victoire sans preuve légale (sans procès-verbaux) , l'objectif est d'inciter ses partisans à l'affrontement, à des manifestations illégales, créant un désordre public qui pourrait justifier l'intervention. La logique est la même : obtenir le pouvoir, même au prix de la stabilité.
Si en 1984, le prix était le combat armé, en 2025, il est le « sang du peuple » qui sera versé lors de l'insurrection post-électorale préméditée.
Issa Tchiroma Bakary est donc passé du statut de putschiste militaire en 1984 à celui de leader insurrectionnel en 2025.
Cette trajectoire met en lumière une persistance de la logique ou de l'âme putschiste anti-légale : le refus d'accepter le verdict d'une procédure jugée inefficace ou partiale, et la propension à chercher une légitimité par une action spectaculaire de rupture. Pour le Cameroun, ce comportement est un signal d'alarme : il rappelle que l'ambition personnelle de certains acteurs politiques peut encore menacer les fondements fragiles de la paix.
La démocratie exige le respect des règles du jeu, même lorsque les résultats déplaisent. L'héritage de 1984 ne doit pas s'actualiser en 2025 par le chaos civil. L'heure est à la sagesse, à la retenue et au respect absolu du droit.
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