LES ETATS UNIS ET LES ELECTIONS CAMEROUNAISES : INGERENCE OU COOPERATION
CAMEROUN :: POLITIQUE

LES ETATS UNIS ET LES ELECTIONS CAMEROUNAISES : INGERENCE OU COOPERATION :: CAMEROON

Yaoundé   À quelques jours des résultats  qui ont marqué le calendrier politique camerounais, le passage d’une délégation militaire américaine a relancé un débat déjà vif sur l’influence étrangère dans les affaires intérieures du Cameroun. Une photo publiée et datée du 19 septembre 2025, selon le compte Facebook du PRC, montrerait la visite du général Dagvin Anderson, commandant de l’AFRICOM, pour évoquer la coopération avec les forces de défense et de sécurité camerounaises dans la lutte contre le terrorisme autour du bassin du lac Tchad. L’ambassade des États-Unis au Cameroun a, toujours d’après les relais officiels, également confirmé des échanges axés sur la sécurité régionale.

Pour une partie de l’opinion publique, ces contacts renforcent la suspicion ;  certains Camerounais y voient la preuve d’une ingérence potentielle dans la vie politique du pays, et craignent que des relations de sécurité n’influencent le déroulement ou l’issue des élections. « Vous avez trop eu l’impression que les Camerounais étaient faibles et que vous pouviez imposer ce que vous voulez », résume le sentiment exprimé par plusieurs messages circulant sur les réseaux sociaux et repris par des citoyens contactés par la rédaction. La phrase revient comme un leitmotiv, quel que soit le résultat, « c’est le choix du peuple » et il doit être respecté.

 

Du côté des autorités et des diplomates, la défense est de rigueur : les visites et coopérations sont présentées comme strictement sécuritaires et techniques, visant à renforcer la lutte contre les groupes armés opérant dans la zone du lac Tchad. Ces partenariats sont, selon les communiqués relayés, destinés à stabiliser les régions frontalières et à protéger les populations civiles ; un discours qui peine cependant à apaiser les craintes d’ingérence politique. Des observateurs indépendants rappellent quant à eux la nécessité de dissocier clairement sécurité et politique.

« La coopération militaire n’a pas vocation à influer sur le choix électoral des citoyens », explique un analyste politique sous couvert d’anonymat, « mais la perception publique est tout aussi importante,  lorsque des puissances extérieures dialoguent ouvertement avec les forces armées d’un État, cela peut alimenter des interrogations légitimes sur l’impartialité du processus. » Plusieurs voix appellent à la transparence, demandes de publication des termes des accords, surveillance internationale du bon déroulement du scrutin, et garanties renforcées sur l’indépendance des organes en charge de l’organisation électorale.

 

D’autres citoyens, marqués par des ressentiments historiques ou des expériences étrangères décevantes, « on a vu ce que l’armée américaine a fait en Afghanistan », lit-on dans des commentaires, font valoir que la paix et la stabilité se construisent avant tout localement. « Ce n’est pas l’Amérique qui va nous apporter la paix ; c’est nous, les Camerounais, qui devons la bâtir », résume un message largement partagé en ligne.

Alors que la tension symbolique monte, les mots utilisés sur les réseaux, parfois virulents et empreints d’une forte émotion, montrent à quel point la question est devenue sensible. Entre appels au respect du choix populaire « même si le peuple choisit un chat, c’est le chat du peuple » et dénonciations d’une possible « double casquette » des acteurs étrangers, le débat met en lumière une défiance profonde envers toute ingérence perçue. En fin de compte, la route vers la confiance passe par la transparence, des institutions électorales crédibles et un dialogue inclusif entre pouvoirs publics, société civile et partenaires internationaux. Les autorités camerounaises ont la responsabilité d’assurer un cadre serein et impartial pour les scrutins, tandis que les partenaires extérieurs gagneraient à clarifier leurs actions et leurs limites pour réduire les soupçons.

 

 

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