MAURICE KAMTO ET Sa CONSIGNE DE VOTE
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Maurice Kamto refuse de donner une consigne de vote.

Annoncée de longue date par certains observateurs avertis, l’attitude de Maurice Kamto quant à l’élection présidentielle camerounaise à venir se confirme : le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ne donnera aucune consigne de vote. Une décision qui ne laisse personne indifférent et soulève autant d’indignation que d’interrogations dans les cercles militants comme au sein de l’opinion publique.

Ce choix, ou ce refus, semble découler d’une conviction profondément enracinée  chez l’homme politique : s’il devait y avoir une candidature unique de l’opposition, elle ne pouvait être portée que par lui. Pour ses partisans les plus critiques, cela traduit une posture d’orgueil, une volonté de rester l’unique incarnation de « l’alternative » au pouvoir en place.

 

Faute d’avoir été désigné ou reconnu comme tel, Kamto choisit donc de se retirer dans un silence qui, pour certains, ressemble à une démission. Certains comparent cette attitude à celle de figures panafricaines comme Ousmane Sonko, qui ont su transcender les clivages pour faire avancer une cause commune. Pour ces voix, le rendez-vous était historique, et l’occasion pour Kamto de prouver qu’il était prêt à sacrifier l’ambition personnelle au profit de l’intérêt collectif. Il ne l’a pas saisie.

Ses partisans, eux, parlent de neutralité stratégique. Lors d’un récent discours, Kamto aurait évoqué deux candidats sans les nommer, appelant chacun à faire un choix personnel. Pour ses fidèles, cela constitue une consigne implicite, une forme de liberté donnée à sa base. Il ne s’agit donc pas d’abandon, mais d’un respect des consciences. Mais pour beaucoup, cette posture reste problématique.

En refusant de prendre clairement position, Kamto laisse ses militants dans le flou, à un moment où une direction unifiée semblait plus nécessaire que jamais. Son silence apparaît alors non pas comme une preuve de sagesse, mais comme le symptôme d’un isolement croissant, voire d’un désengagement déguisé.

 

Derrière ce débat se cache une question plus large : Maurice Kamto veut-il encore jouer un rôle central dans le destin politique du Cameroun, ou assiste-t-on à une lente mise en retrait ? À ses détracteurs, qui l’accusent de n’agir que dans l’intérêt de ses proches ou sous influence extérieure, Kamto répond par la constance : il n’a jamais trahi ses convictions. Mais à l’heure où le pays traverse des turbulences, ce qui est attendu d’un leader, c’est d’éclairer, de guider.

En refusant de trancher, Kamto laisse le terrain libre à d’autres figures : les jeunes électrices séduites par Samuel Iyondi, les intellectuels attirés par Cabral Libii, ou les partisans du rêve et du changement radical misant sur BBM ou ITB. La fragmentation est consommée. L’histoire jugera si ce silence était une stratégie de long terme ou un aveu d’impuissance. Mais une chose est certaine : à défaut de parler, Maurice Kamto a fait du bruit.

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