Climat des affaires : Le Cameroun recule de 4 places
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Climat des affaires : Le Cameroun recule de 4 places :: CAMEROON

Aucune avancée n’a été constatée dans le pays sur 10 indicateurs.

Le Groupe de la Banque mondiale publie depuis 2003 le Rapport Doing Business qui est le résultat d’une étude annuelle permettant de mesurer et de comparer l’incidence des réglementations sur les entreprises du secteur privé et particulièrement les PME dans 189 pays à travers le monde. Ces réglementations renforcent ou entravent le développement des PME. Cette année, le rapport Doing Business 2016 a été officiellement publié hier 27 octobre 2015. Le Cameroun se classe 172ème sur 189, reculant de 4 places par rapport à l’année dernière où il était classé 168ème. Selon les auteurs du rapport, aucune avancée n’a été constatée au Cameroun sur les 10 indicateurs de Doing Business.

Le classement du Cameroun est d’autant plus déshonorant qu’il se retrouve loin derrière des pays comme le Ghana (114), la Côte d’Ivoire (142), le Burkina (143), le Burundi (152) le Zimbabwe (155), le Gabon (162), le Niger (160), le Sénégal (153) etc. Le pays africain le mieux classé reste l’Ile Maurice qui occupe la 32ème place. Faut-il le rappeler, ce rapport n’est pas une fin en soi. Au-delà de son effet miroir, il a pour objectif de mettre à disposition des Etats un ensemble de connaissances afin de faciliter et d’accélérer les réformes et améliorer les règles qui sous-tendent le développement des entreprises privées. Bien plus, dans un environnement mondial fait d’interdépendance et de compétition économique entre les Etats, le rapport Doing Business est un outil de comparaison irremplaçable des économies.

Bien évidemment, l’enjeu ultime n’est pas l’entreprise. L’objectif majeur est la création de la richesse au plan macroéconomique, la création de la valeur ajoutée donc de la croissance (somme des valeurs ajoutées). Dans le contexte camerounais, les pouvoirs publics n’ont de cesse de déclamer leur volonté de mener une lutte sans merci contre le chômage, notamment celui des jeunes. D’où pourrait venir la création d’emploi sans croissance, c’est-à-dire sans création de valeur ajoutée par les entreprises qu’elles soient publiques ou privées ?

Plus précisément, que mesure le rapport Doing Business?

Comme le montrent les indicateurs retenus dans le cadre du Doing Business, le cycle de vie des entreprises est fortement influencé par le cadre réglementaire donc dans une large mesure par l’administration publique. De l’acte de création jusqu’à la mort éventuelle de l’entreprise, l’administration publique est présente d’où l’importance du rôle que joue l’Etat dans le cadre du développement du secteur privé. Ils ne mesurent pas tous les aspects de l’environnement des affaires, tels que la stabilité macroéconomique, la corruption, le niveau de qualification de la main d’oeuvre, la proximité des marchés, la stabilité des institutions, la sécurité, les réglementations spécifiques aux investissements étrangers ou aux marchés financiers.

Cependant, on note une forte corrélation entre les classements de Doing Business et les classements du Forum économique mondial (World Economic Forum) sur la compétitivité mondiale (Global Competitiveness Report) qui évalue la compétitivité de 148 pays à travers le monde. Malgré donc ses limites, Camer.be le Doing Business reste extrêmement pertinent et est devenu au fil des années une référence. La publication du rapport au mois d’octobre de chaque année est particulièrement attendu à la fois par les Etats, les investisseurs et les observateurs de tous calibres. Dans ce contexte, quelle est la démarche à entreprendre pour améliorer le climat des affaires dans un pays.

A la vérité il faut avouer qu’il n’y a pas de recette tout comme il n’y a pas de modèle prêt à porter qui irait à tous les pays. Cependant, il y a des constances immuables et tangibles que révèle la revue des 10 champs de la réglementation des affaires repris par Doing Business. A l’observation de ces indicateurs trois éléments majeurs se dégagent comme étant des marqueurs dans une démarche d’amélioration du climat des affaires :

  • Simplification des procédures,
  • Raccourcissement des délais,
  • Réduction des coûts.

Ces marqueurs ou constantes s’appliquant à des considérations d’ordre réglementaire, la puissance publique est de facto interpellée et avec elle l’autorité politique pour qui l’amélioration du climat des affaires, la mise en place d’un cadre propice au développement du secteur privé donc de création d’emplois, ne doivent pas être de vains mots ou des déclarations d’intention. En somme, aucune démarche ne peut aboutir à des résultats probants sans à la base une farouche volonté politique devant induire la conception et la mise en oeuvre de réformes courageuses dont certaines pourraient être impopulaires.

© Le Jour : Flore Edimo

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