Les commerçants se braquent contre les militaires à MOKOLO
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Ils ont organisé un mouvement d’humeur pour dénoncer des attaques à mains armées imputées aux soldats camerounais.

Le 11 septembre 2015 n’a pas été une journée tranquille à Mokolo. C’est que, dès 6 h du matin, la sous-préfecture de l’arrondissement a, ce vendredi, été pris d’assaut par nombre de commerçants venus exprimer leur colère vis-à-vis des hommes en tenue. Aussi, après s’être rassemblés, ils sont partis du rond-point du marché central pour la souspréfecture. Ici, ils ne passeront pas par quatre chemins pour accuser les militaires d’être à l’origine de la série de braquages perpétrés ces derniers jours dans la ville de Mokolo.

Et de fait, le jeudi 10 septembre 2015, les commerçants Souley Sarki, Alh Abali, Ibrahim Tidjani alias Ibi et Yaouba ont été braqués à leurs domiciles par des hommes armés. Un braquage de trop tant la veille, c’est le nommé Martin Véodé, vendeur d’appareils et des pièces électroniques, qui subissait le même sort. «Ils étaient à quatre à bord d’un véhicule 4x4. Ils avaient des armes et des machettes en mains. Dans la panique, je n’ai pu dire mot. Mais j’ai reconnu un d’entre eux puisqu’un jour, il était passé dans ma boutique. Je pensais au départ qu’il s’agissait d’une fouille générale organisée par l’armée, mais dès leur entrée, ils m’ont réclamé de l’argent en me brutalisant», indique une victime dont le témoignage a rapidement permis de remonter la piste des braqueurs.

Les soldats Manfo Steve et Mba Rodolphe, respectivement de l’armée de terre et de l’air en service au poste de commandement de Mabas ont ainsi été rapidement neutralisés par les éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) qui recherchent encore activement deux autres militaires en fuites. Il faut dire qu’à Mokolo et alentours, le phénomène de braquage était devenu si récurrent que les populations pensaient que des membres de la secte Boko Haram avaient pu s’infiltrer dans la ville sans que les forces de défense et de sécurité ne soient au courant. En tout cas, les cinq commerçants visités ces derniers jours venaient allonger la liste des commerçants qui avait déjà reçu la visite de ce gang spécialisé dans les braquages nocturnes.

La réunion de crise qui a suivi le mouvement d’humeur des commerçants et qui avait pour protagonistes, le sous-préfet de Mokolo, Christian Abouma Biloa Joseph et son état major, les responsables des forces de maintien de l’ordre, le délégué départemental du Commerce, les chefs de 1er degré de Mokolo et de Matam-Sud, les responsables des différentes organisations des commerçants et des autres secteurs d’activités au marchés central de Mokolo a abouti sur des décisions fortes. Il a par exemple été décidé que désormais, il n’y aura plus de circulation à moto à partir de 20 h et que tous les bars .

© L’Oeil du Sahel : DAVID WENAI

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