Douala : Les casses sont effectives
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Les maisons construites à proximité ou dans les drains sont détruites depuis hier, lundi 6 juillet 2015 par des engins de la Cud.

Comme annoncé par les autorités de Douala, les casses des maisons construites dans les zones marécageuses, sont effectives. Toutefois, sur le terrain, le nombre de constructions à démolir a été réduit de moitié. Il est passé de plus de 400 habitats qui devaient être démolis à 200 environ dans cinq arrondissements de la capitale économique du Cameroun. «Cette première phase ne concerne que les constructions ou les commerces à proximité ou dans les drains. Nous avons procédé à un premier recensement puis nous sommes redescendus sur le terrain pour réduire au maximum l’impact social», précise Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud).

Depuis hier, lundi 6 juillet 2015, les premières victimes des mesures gouvernementales visant à assainir la ville de Douala sont connues. Elles ont été recensées du côté du quartier Makèpè Missoke, dans l’arrondissement de Douala 5ème où dès 6h30, des engins ont entamé des casses. Le dispositif sécuritaire impressionne les passants. Il n’est plus question de négociations mais plutôt d’obéissance afin de sauver ce qui peut encore l’être. Certains riverains ont été surpris en plein sommeil par le bruit des engins lourds.

«Ces agents ne respectent pas les limites prescrites. Nous avons pris des dispositions pour éviter d’être perturber par ces démolitions. Même jusque-là on vient de détruire ma maison », fulmine une victime les yeux larmoyants. A la vue de ce spectacle, les habitants de l’autre rive ont entamé les démolitions de biens immobiliers. Meubles, tôles, portes, sont transportés chez des proches. Les forces de maintien de l’ordre veillent au grain. Les riverains qui n’ont pu protéger leur mobilier pleurent. « J’étais prévenue mais je suis paralysée et vis seule. Je ne sais où aller, je ne sais pas quoi faire. Ce sont les sapeurs-pompiers qui m’ont transporté de mon domicile pour venir me déposer ici en route. J’ai tout perdu», indique Rose Nitédem, habitante du quartier Makèpè Missokè. Cette dernière et de nombreuses familles vont passer leur première nuit à la belle étoile ce 6 juillet 2015 à Douala.

Ces mesures font suites aux inondations survenues dans la ville de Douala. En effet, dans la nuit du 19 au 20 juin 2015, des pluies diluviennes ont causé de nombreux dégâts matériels importants. De nombreux domiciles construits à proximité des drains avaient été envahis par les eaux. L’eau sortie des lits de rivières est rentrée dans les domiciles et entreprises situés dans les environs. Lors d’une réunion de crise qu’a présidée le gouverneur de la région du littoral, ce dernier a instruit d’entamer une opération de déguerpissement forcée et immédiate des constructions encombrant les drains.

La descente des autorités à Makèpè Missokè  le 6 juillet dernier a donné le ton. Elle a également permis de mesurer le degré de promiscuité et les dangers auxquels s’exposent certains riverains en quête d’un logement. Des maisons en matériaux provisoires sont construites sur pilotis dans les lacs. Les propriétaires ont bénéficié d’un délai supplémentaire pour mieux préparer leur départ.

© Mutations : Aristide Ekambi

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