Comme par hasard, c’est à la veille de l’entrée chrétienne en carême que le gouvernement a choisi de mettre en vigueur, la loi qui permet de mettre en application, la hausse du prix de la bière, et autres alcools. Depuis le 16 février 2015 donc, la mesure est effective dans l’ensemble du territoire. Les Camerounais aiment la bière. Alors, çà craint ! La bière, çà grise, çà dégivre, çà rend gai, çà fait oublier passagèrement la misère.

Même la Bible dit qu’il faut boire quand on est triste…Alors, le 01er Camerounais a trouvé génial de se jeter à corps perdu dans cette activité… Curiosité-preuve : l’une des toutes premières mesures que ce monsieur a prise à peine son accession au pouvoir, a consisté à faire vulgariser l’ouverture des débits de boissons, à tel point qu’aujourd’hui au Cameroun, on trouve des buvettes à tout bout de champs.

Même en Allemagne, France, Espagne, Suède, Autriche et autres pays reconnus en matière de bière, on ne voit pas un tel phénomène, même pas en Angleterre, ou encore au Gabon, 02 pays où les mauvaises langues taxent les citoyens de picoler jusqu’à « boire leur cerveau » ! Au Cameroun, coupe l’eau, l’électricité, cache le médicament et même la nourriture, mais ne touche pas à ma bière ! L’eau, l’électricité, le médicament et même la nourriture, manquent effectivement au Cameroun. Mais la bière tient bon… Un bon investissement donc, que cette
bière-là !

Non seulement çà fait office d’opium pour le peuple, mais çà fait aussi faire des bénéfices… Les concitoyens de Paul Biya soupçonnent d’ailleurs leur président d’être versé dans la bière depuis plus de 02 décennies. On pense qu’il serait l’un des plus gros actionnaires dans une importante société brassicole de la place. On sait aussi à quel point M. Biya a horreur des soulèvements populaires. C’est dire si le gouvernement a mûrement soupesé le pour et le contre, avant d’opter pour la mise en bière de la bière ! On parle d’une espèce d’impôt forcé, pour lester le trésor de la guerre contre Boko Haram. C’est la seule chose qui pourrait justifier la prise d’une mesure aussi impopulaire !

S’il fallait pallier au plus pressé, la guerre contre l’ennemi extérieur l’aura donc emporté, laissant le soin à la toute nouvelle loi anti-terroriste de sévir en cas de grogne populaire. Vous parlez d’un pays qui prétend lutter contre la vie chère ! Est-ce du terrorisme, que de penser qu’on aurait pu choisir des portions plus congrues que la bière pour tout remettre en ordre et ce depuis longtemps? Il n’y a, par exemple, qu’à ralentir le seul train de vie de l’état, et on verra que les choses ne s’en porteront que mieux ! Mais, comme on dit, à quelque chose, malheur est bon. Le prix de la bière a augmenté, et cela, presqu’au même moment où le prix du sang de Jésus, lui, nous incite au dépouillement.

La prière, le partage et la pénitence sont autant de piliers que propose l’église. Le pardon et bien entendu, le jeûne et l’abstinence. C’est ainsi que tout fidèle se doit de vivre un bon carême. S’abstenir de trop boire, de trop manger de trop de plaisirs... Ce dimanche, le à l’église, le prêtre a même ajouté : « si tu buvais 03 bières par jour, prends en seulement 02, ou même 01 seule. Avec l’argent économisé pendant les 40 jours du carême, tu peux pratiquer la charité envers de plus pauvres ».

Vu sous cet angle-là, le carême devrionsnous confesser tombe plutôt à pic cette année ! Juste au moment où la bière monte en flèche… C‘est le Bon Dieu qui doit être content… Mais, qu’en sera-t-il, après Pâque ? Sans compter que le prix de la cigarette a lui aussi, augmenté depuis le 18 février 2015. Mais, allez savoir pourquoi, le gouvernement tarde encore à rendre la chose publique. Sur le terrain, la hausse est effective et des commerçants brandissent la grille tarifaire au nez des clients mécontents. Let’s just wait and see…