Allemagne - Afrique : Le gouvernement allemand propose  10 thèses pour un Plan Marshall avec l’Afrique
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Allemagne - Afrique : Le Gouvernement Allemand Propose 10 Thèses Pour Un Plan Marshall Avec L’afrique :: Africa

Dans un document intitulé "L’Afrique et l’Europe: un nouveau partenariat pour le développement, la paix et l´avenir" publié le 21 janvier dernier, le gouvernement allemand pose les jalons d´un plan Marshall avec l´Afrique; un ambitieux programme de 34 pages, comprenant 7 parties, qui s´ouvre par les citations de deux anciens présidents, dont le plus illustre d´entre eux, est l´îcone mondiale, Nelson Mandela. Camer.be en publie ici les 10 thèses.

« Pour moi, l´humanité de notre monde se mesurera á l´aune du destin de l`afrique" de l’ancien Président fédéral allemand Horst Köhler, prononcée lors de son investiture en 2004 et «Ce qui se produit en Afrique influence aussi ses relations au monde. La pérennité dans la croissance et le développement requiert par conséquent la paix, la sécurité et la stabilité et l´unité du continent africasin. La paix est l´arme la plus importante pour le développement" prononcée par Nelson Mandela le 6 avril 2000, à la London School of Economics oriente le lecteur sur l´esprit qui a présidé á la pose ses jalons du développement intégral de l´Afrique.

"2017 est l’année de l’Afrique en Allemagne"

Les 10 thèses pour un Plan Marshall avec l’Afrique

1- NOUS AVONS MAINTENANT BESOIN D’UN NOUVEAU PACTE D’AVENIR DE L’EUROPE AVEC L’AFRIQUE : d’ici 2050, la population africaine doublera pour atteindre 20 pour cent de la population mondiale. Garantir l’alimentation, l’accès à l’énergie, la protection des ressources et les emplois de centaines de millions de jeunes Africains sont des défis gigantesques, mais aussi des opportunités. Forts de leurs connaissances, innovations,leur technique moderne et leur participation directe, les Etats européens, notamment sont à même de contribuer à relever ces défis gigantesques.

2- L’AFRIQUE A BESOIN DE SOLUTIONS AFRICAINES : en fondant l’Union africaine (UA) et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l‘Afrique (NEPAD), les Etats africains ont donné des signes encourageants pour un nouveau départ. Avec l’Agenda 2063 de l’UA, les femmes et hommes politiques réformateurs décrivent la voie propre que suit l’Afrique.

L’Allemagne et l’Europe doivent prendre les Etats africains au mot et conférer une nouvelle dimension et qualité à leur coopération. Il faut remplacer la mentalité de donateur-bénéficiaire qui a prévalu pendant des décennies, et ceci par une coopération partenariale et économique qui mise sur l’initiative propre et l’appropriation. L’Afrique est à cet égard le partenaire de l’Europe, pas uniquement dans des questions de coopération économique et de politique de développement, mais également dans des questions cruciales relatives à l’aménagement futur des politiques commerciale, financière, environnementale, agricole, économique, étrangère et de sécurité.

3- PRIORITÉ AUX EMPLOIS ET AUX OPPORTUNITÉS POUR LES JEUNES : les jeunes Africains doivent avoir un avenir en Afrique. La moyenne d’âge sur le continent est de
18 ans. L’Afrique comptera prochainement plus de 2 milliards d’habitants. Chaque année, 20 millions de nouveaux emplois seront nécessaires, tant dans les villes que dans les zones rurales. Développer les structures économiques et créer de nouveaux emplois et postes de formation est le défi crucial à relever. Les jeunes Africains ont en même temps besoin d’échanges avec l’Europe. L’Europe a besoin d’une stratégie permettant des voies légales de migrations et luttant contre les migrations illégales et le trafic de migrants.

4-DES INVESTISSEMENTS POUR UN EPANOUISSEMENT ENTREPRENARIAL : sur la durée et en quantité nécessaire, ce n’est pas l’Etat qui crée les emplois, mais le secteur privé. C’est pourquoi l’Afrique a besoin de moins de subventions et de plus d’investissements privés A cette fin, il est impératif de créer les conditions-cadres favorables sur le terrain, mais aussi de nouveaux instruments permettant de mobiliser et de garantir les investissements. Elles sont complétées par des propositions relatives à des incitations fiscales pour les entre-prises, de nouvelles formes de placement telles que le Fonds pour l’Afrique et des prêts pour les infrastructures.


5- LA CREATION DE VALEUR AU LIEU DE L’EXPLOITATION : l’Afrique doit être davan-tage que le continent des matières premières. Le moteur du Plan Marshall est une nouvelle politique économique dont les priorités sont la diversification de l’économie, la mise en place de chaînes de production, la promotion ciblée de l’agriculture et des petites et moyennes entreprises, la valorisation de l’artisanat et, par conséquent, la création de nouvelles petites et moyennes entreprises. L’Europe doit le soutenir en renforçant l’accès au marché intérieur de l’Union européenne et en supprimant les entraves au commerce existantes.

6- ENCOURAGER LES CONDITIONS-CADRES POLITIQUES ET LES REVENDIQUER : l’Etat de droit, la participation politique des hommes et des femmes, ainsi qu’une administration efficace exempte de corruption sont le fondement d’un développement économique durable. Les élites d’un pays ne sont pas les seules à devoir pouvoir bénéficier de l’essor économique, mais tous les citoyens. Il convient de l’encourager et de le revendiquer tous les jours.

7- DES PARTENARIATS POUR LES REFORMES AU LIEU DU PRINCIPE DU SAUPOUDRAGE : avec l’Agenda 2063, les membres de l’Union africaine ont souscrit à des réformes concrètes. Nous prenons l’Afrique au mot et allons intensifier à l’avenir la coopération au développement particulièrement avec les partenaires qui mettent en œuvre ces réformes en faveur de la bonne gouvernance, la protection des droits humains et du développement économique.

8- UN ORDRE MONDIAL JUSTE : les réformes en Afrique doivent être complétées­ par des réformes en Europe et à l’échelon mondial : il s’agit en particulier d’un commerce juste, de la lutte contre les flux financiers illégaux et l’arrêt des livraisons d’armes dans les zones en crise. De nouvelles formes de coopération politique requièrent aussi un renforcement de la coopéra-tion entre les institutions européennes et africaines : un siège permanent des Etats africains au Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu’une valorisation au sein de toutes les organisa-tions et négociations internationales telles qu’à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

9- L’AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT (APD) A ELLE SEULE N’EST PAS LA SOLUTION : la coopération publique au développement a permis de réaliser un très grand nombre de choses. Toutefois, elle ne suffit pas à relever les défis d’une autre dimension. A la place, à l’avenir, ces fonds doivent plus fortement attirer et encourager les investissements privés. En outre, les Etats africains doivent mobiliser bien plus de fonds propres, p.ex. à travers des recettes fiscales accrues.

10- PERSONNE N’EST LAISSÉ POUR COMPTE : l’Allemagne assume sa part de responsabilité vis-à-vis des pays les moins avancés. Le Plan Marshall a en tête les besoins fondamentaux des individus : la sécurité alimentaire, l’eau, l’énergie, les infrastructures, la numérisation, les soins de santé et l’accès à l’éducation, notamment pour les filles et les femmes. Il est impératif de tenir autant compte des opportunités et des défis de l’urbanisation que de l’exploitation des potentiels du développement rural et de l’agriculture.

 

 

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