Place de la société civile : Le Cameroun en désaccord avec le Sg de l’onu
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Place De La Société Civile : Le Cameroun En Désaccord Avec Le Sg De L’onu :: Cameroon

Cinq membres des organisations de la société civile et un journaliste vont comparaitre libres Lundi 28 septembre 2015 après avoir passé huit jours de garde à vue administrative sur les quinze qui étaient prévus. 

le 15 Septembre 2015, lors de la Journée internationale de la démocratie, cinq (5) dirigeants des organisations de la société civile au Cameroun, membres du réseau des organisations de la société civile camerounaise dénommée «Dynamique citoyenne» ont été matraqués, molestés et puis mis aux arrêts par les bidasses sur les instructions des autorités administratives. Un des journalistes qui couvraient l’atelier organisé à cette occasion par ce réseau sur le thème : «la gouvernance électorale et l’alternance démocratique» a lui aussi subi les mêmes sévisses. Comme plusieurs de ses confrères, il a vu son matériel détruit, et confisqué. Seulement, il aura moins de chance, parce qu’il a été mis aux arrêts dans la confusion comme étant membre du réseau. Ces six mousquetaires sont : 

  • Jean marc Bikoko, 
  • Bénédicte Jessie Bikoko, 
  • Sévérin Le Juste Bikoko, 
  • Agnès adélaïde metougou, 
  • Yves Leonardo epangue njalla, 
  • et François Fogno Fotso. 

De quoi classer le Cameroun dans la zone rouge dans la prochaine cartographie des pays démocratiques dans le monde. après un passage au Commissariat central, ils vont être placés en « garde à vue administrative» de 15 jours au Groupement mobile d’intervention (Gmi) n°1 de la ville de Yaoundé. Une détention signée par le gouverneur de la région du Centre Joseph Otto Wilson. au motif qu’ils avaient fait preuve de : «défiance à la loi sur les réunions et manifestations publiques». il est reproché plus précisément à dynamique citoyenne de ne pas avoir demandé l’autorisation pour cet atelier. Or s’il est vrai que la loi fait obligation de déclarer les réunions et les manifestations, ce n’est pas le cas pour les séminaires, colloques, forums et ateliers. 

A la suite des pressions des organisations nationales et internationales, au lieu de mettre tout simplement fin à la garde à vue administrative, celle-ci a été muée en garde à vue judiciaire renouvelable toutes les 48 heures à la suite d’une inculpation décidée par le patron de la direction régionale de la police judiciaire (drpj) pour le Centre. et 48 heures après avoir été signifiés de cette nouvelle évolution de la procédure, ils ont été libérés le 23 septembre 2015. ils devront comparaitre libres le 28 septembre 2015 au tribunal de première instance de Yaoundé - Centre administratif de la ville de Yaoundé. 

Dans la déclaration signée le 18 septembre par le Collectif national pour la libération de Jean marc Bikoko et Cie, il prend «à témoin l’opinion publique nationale et internationale des cas d’arrestations récurrents des acteurs de la société civile au Cameroun». Ce qui marque clairement la fracture qui existe entre le régime au pouvoir et la société civile camerounaise. Pourtant le Secrétaire général de l’Organisation des nations Unies, Ban Ki-moon avait placé la célébration de la Journée internationale de la démocratie 2015 sous le signe de l’étroite collaboration qui devrait exister entre les gouvernements et la société civile. Placée sous le thème : «Un espace pour la société civile», il a affirmé dans sa déclaration que «l’Etat et la société civile peuvent et doivent s’associer pour construire le futur que nous appelons tous de nos voeux.» 

Parce qu’il a fait l’amer constat que «la liberté d’action de la société civile s’amenuise – voire disparaît » progressivement. Les statistiques en sa possession sont effrayantes. «Un nombre alarmant de gouvernements ont adopté des mesures restrictives qui limitent la possibilité pour les Ong de travailler ou de recevoir des fonds, ou les deux.» 

Reconsidération de la société civile

C’est pourquoi, dit-il, le thème de cette année est un appel aux Etats pour accorder plus de marges de manoeuvre à la société civile. Et de préciser qu’«il s’agit de rappeler à tous les gouvernements qu’une société civile forte et libre d’agir est un marqueur de succès et de stabilité en démocratie.» Et d’ajouter : «Une société dans laquelle les gouvernements et la société civile travaillent ensemble vers des objectifs communs pour un meilleur futur, et où, dans le même temps, la société civile participe à rendre le gouvernement responsable.» D’ailleurs, il va souligner que «La société civile est le moteur du progrès social et de la croissance économique.». Et pour cause : «Elle contribue de façon déterminante à obliger l’État à rendre des comptes et représente les intérêts pluriels de la population, notamment ses groupes les plus vulnérables.» 

Sur le plan de l’implémentation d’une réelle démocratie dont on sait que l’une des valeurs universelles est que les peuples choisissent leur propre système politique, économique, social et culturel, en exprimant librement leur volonté, et qu’ils aient voix au chapitre en ce qui concerne tous les aspects de leur existence, Ban Ki-moon titre sa déclaration en ses termes : «La société civile est l’oxygène de la démocratie.» Il ne fait pas de doute qu’à lire cette déclaration du Secrétaire général de l’Onu, on arrive à l’évidence que le Cameroun y est diamétralement opposé. Or il reste convaincu qu’«une nation sûre d’elle-même permet à ses citoyens d’avoir voix au chapitre et de jouer un rôle dans le développement de leur pays.»Et pour preuve va-t-il soutenir à l’orée de sa déclaration : «les démocraties les plus dynamiques et les plus stables du monde, où l’État et la société civile travaillent ensemble en faveur d’objectifs communs.». C’et pourquoi, il soutient mordicus que «La société civile n’a jamais joué un rôle aussi important.» Surtout que les Nations Unies ont convenu avec tous les Etats membres de démarrer un nouveau programme de développement mobilisateur. Qui ne peut se faire sans la collaboration étroite de la société civile.

© Aurore Plus : Mathieu Nathanaël Njog

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