Le Cameroun face à la rébellion larvée du nord ne frappe pas où il faut le plus
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Le Cameroun face à la rébellion larvée du nord ne frappe pas où il faut le plus :: CAMEROON

Depuis que les Camerounais ont compris les vrais ressorts et enjeux de la rébellion larvée au nord de leur pays, passionnants et plaisants sont les flots de débats patriotiques qui coulent dans les milieux et medias camerounais de l’intérieur comme de l’extérieur, et aussi remarquables sont les voix et plumes tintées d’un patriotisme inhabituel qui traversent provinces, pays et continents pour rencontrer les oreilles de nos vaillants soldats occupés au front.

Sur ce plan, les Camerounais s’affirment et se confirment comme l’un des peuples les plus éclairés, sensés, prudents et imprévisibles d’Afrique, et par ces caractères élevés, ils honorent bien ce pays et ses grands résistants, intellectuels et hommes de culture pondérés comme Um Nyobé, Ouandié, Moumié, Osendé, Mongo Béti, Tchoudjan Poumié, Jean Marc Ela, Eboussi Boulaga, Eboa Lotin, André marie Talla, Francis Bebey, Manu Dibango, etc.

Pouvait-il en être autrement ! Surtout lorsqu’il appert dorénavant très ouvertement que de la même morsure que nos parents, grands-parents et nos grands résistants furent atteints, nous sommes en passe d’y succomber à notre tour ! Beaucoup ont vite compris et par leurs actions et réactions semblent dire, « Plus jamais ! »

Le Cameroun est en guerre contre un ennemi étrange, en guerre contre un ennemi non-ordinaire, ce qui requiert et impose le recours à des mesures et moyens spéciaux et diversifiés. C’est pour cela que je me suis abstenu de condamner jusqu’ici la loi anti-terroriste adoptée récemment, bien que connaissant la mauvaise foi habituelle de Paul Biya. Nous sommes en guerre et ceci astreint au sérieux, aux sacrifices et à la compréhension de l’exception.

Mais la guerre, on ne la gagne pas simplement avec les soutiens moraux, matériels, financiers et logistiques de tous genres. On la gagne ou la perd selon que l’on fasse certaines choses à temps ou à contretemps, ou à cause de la stratégie mise en place.

Une question à tous : Quand un tuyau d’eau est rompue quelque part hors de chez vous et que l’eau coule et coule et cause des dégâts chez vous, que faites-vous ? Allez-vous regrouper votre maisonnée, prendre des seaux et fûts et vous mettre à collecter cette eau pour ne pas voir votre maison inondée ? Et pour combien de temps ? Non, non, non !

Vous ne savez quand est-ce que le propriétaire du tuyau le réparera, vous n’êtes même pas sûr qu’il est de bonne foi et s’en soucie vraiment, ou qu’il en a les moyens et la volonté. Si j’étais celui qui décidait au Cameroun, je copierais mon père ; et je m’en vais de ce pas vous gratifier de deux petites histoires de ce dernier.

La première, c’est quand des termites logées dans la concession d’un de nos voisins traçaient leur route et venaient chez nous endommager des semences et chasser même les poules de leurs œufs, tuant même de petits poussins. Mon père ne se contenta pas de les pulvériser chez nous. Il alla voir le voisin qui lui avoua son impuissance. Mon père alla faire un gros trou dans la termitière et y fit un feu qui brûla toute la nuit. C’était la fin de l’aventure des envahisseurs.

La deuxième, c’étaient des guêpes qui nichaient haut sur une haute case abandonnée de notre concession, mais leurs nids étaient restés inconnus jusqu’à ce que se produisît une situation. Par deux fois en deux jours les guêpes piquèrent un enfant à la paupière, et l’une de ses femmes à la lèvre inférieure. Ça faisait pitié de les voir. Mon père attendit la première clarté auboise quand il faisait encore froid et alla les étouffer toutes, nid après nid dans des papiers en plastique. C’était la fin des envahisseurs.

Je ramène la guerre que nous livrent quelques « animaux armés » au nord du Cameroun à ces deux petites histoires familiales, pour insister mordicus derechef que le Cameroun doit fermer les yeux et frapper durement au Nigeria dans les nids des barbares qui, soutenus par la France maffieuse et autres, tuent et donnent des insomnies aux Camerounais. Et si le Nigeria venait à le désapprouver, le Cameroun devrait lui demander des compensations pour les pertes humaines et matérielles connues au Cameroun dues à son inertie.

Peu importe qu’en cas du succès d’une telle opération la CI (Communauté des Impartiaux » parlerait des violations des droits et de génocide des « truands ».

Et puis, j’ai des réticences quant à une certaine présence au Cameroun. Je ne sais pas ce que le Tchad obscur avec son sombre président vient au Cameroun faire dans cette histoire déjà touffue ; on va nous embrouiller et demain l’on apprendra qu’un autre front contre nous s’est ouvert à l’est du pays.

C’est une guerre savamment préparée qui nous est imposée, et ceux qui croient en la bonne foi de d’Idriss Deby valet de la France, peuvent continuer à le faire. Si Deby veut nous aider, qu’il fasse partir d’abord les forces françaises

du Tchad qui ne sont pas loin du nord Cameroun. Déjà, un général de l’armée américaine a ébruité que la guerre contre BH tout comme toute guerre dans l’Afrique de l’Ouest Noire n’était pas une priorité pour son pays. Allez voir ce qui s’y cache.

La vérité est que nous n’avons pas besoin d’une longue guerre à issue inconnue. Nous sommes agressés et un pays voisin abrite les agresseurs qui semblent le défier honteusement et ouvertement. Pourquoi piétiner sur place et perdre nos frères et sœurs, et perdre nos soldats et ressources, et perdre notre honneur et finir envahis, quand la voie adéquate est là devant nous ?

Il faudrait lancer l’aide aux Camerounais qui aimeraient héberger leurs frères et sœurs des zones affectées en danger (je suis sûr qu’il y aurait assez de bras secoureurs partout au Cameroun ouverts à eux) et alors reculer ces populations camerounaises du long de la frontière avec le Nigeria, et assainir les zones d’où sortent les terroristes qui nous attaquent.

Il faudrait publier les noms des logeurs et nombres des hébergés, puis lancer un appel d’aides pour ces victimes de guerre aux Camerounais du Cameroun et de la diaspora. Il y en aura, je suis certain, qui enverront chacun 100, 150, 200, 250 euros ou dollars comme aides pour ces déplacés chaque mois.

Il faut s’organiser et se montrer pour une première fois dignes de confiance. Nos frères et sœurs ne doivent pas souffrir loin de notre sensibilité et de notre chaleur. Et que ceux qui sont loin des zones affectées, loin du pays, ne se croient pas saufs.

Si la solidarité entre les Camerounais n’est pas tous azimuts, les premiers crépitements ou déflagrations à Douala, à Bafoussam, à Ngaoundéré, à Yaoundé ou à Bertoua, etc. montreraient le contraire aux incrédules et égoïstes sur place et à ceux de l’étranger par des tragédies recouvrant les leurs au pays.

Organisés, solidaires et prudents à tous les niveaux, nous triompherons de ces « bêtes armées » que l’on veut utiliser pour nous dominer et filouter nos ressources. Dispersés, désunis et inattentifs, nous serons tous pris dans les filets d’acier des néocolons aux cœurs d’airain.

© Correspondance : Leon Tuam

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