Entre coup d’Etat,coup d’éclat et coup de folie:L’actualité du Bénin nous parle, nous renseigne
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Quand les ambitions personnelles, les tourments politiques et l’absence d’éducation civique, trahissent les prétendus discours révolutionnaire de certains Africains
 
Et nous revoici, encore un mouvement d’hommes en tenue, soldats de la patrie, ayant fait le serment, un des plus forts et des plus solennels qui soit. Et revoici, une fois encore, mais cette fois surtout, dans ce qu’on pourrait bien appeler, « pris la main dans le sac, en flagrant délit avéré ».

Officiellement, ils y vont souvent, et ils sont souvent applaudis, soutenus et célébrés, au nom de ce qu’ils arrivent pour rendre possible l’alternance au somment, rendre possible des élections, rendre possible l’expression de la voix du peuple. Et puis, on nous a assez dit, qu’ils constituent le dernier recours, la sortie de crise, des envoyés du ciel pour discipliner les terriens têtus et indisciplinés. Mais seulement voilà, au Bénin, le patron au pouvoir, élégant comme il n’en n’existe pas mieux, l’avait dit et juré, acté et consacré, qu’il passera le flambeau le moment venu. Et ce moment, nous n’en sommes plus éloigné. Alors, c’est quoi donc ces bruits de bottes, avec la mise en scène habituelle et un rituel de discours trop connu.

L’Afrique croule, entre ambitions et voracités, mensonges et sectarismes, le tout résultant d’une même réalité de mauvaise éducation citoyenne, et de loyauté républicaine bancal. Au fait, il manque cruellement de sens de la patrie, pour ne pas dire de l’intérêt collectif et du patrimoine public. Coup d’Etat, non, vraiment non, plutôt coup d’éclat et coup de folie. A chacun son tour, parce qu’en se mirant le matin, on s’est découvert dans la peau d’un chef d’Etat, et on se dit : pourquoi pas moi ? Houlala, les défilés encadrés, les avantages et les privilèges, les honneurs pour toute la famille et des cadeaux aux copains d’enfance et camarades de banc. On y pense, et on se voit en haut. Puis, cette tenue, ces armes sensées destinées à la défense de la patrie, on les détournera tout simplement. Tant pis si le serment est trahi.
 
Mais tenez, il n’est pas question que des hommes en tenue ou des soldats, car l’état d’esprit est déjà une autre tenue. Le fond, c’est notre sens de l’honnêteté, du partage, du dialogue et de la projection de notre société, de notre pays. Que diront-ils maintenant à leurs enfants, qu’ils ont fait ça pourquoi vraiment, alors que l’élection présidentielle est prévue dans quelques mois juste, et que le président a déjà fait ses adieux ? C’est dont simple à comprendre, que bien souvent ou trop souvent, le discours révolutionnaire chez certains, procède d’une insoutenable supercherie tentaculaire et ambivalente.

Triste Afrique, surtout que cet autre renseignement nous vient du Bénin, jadis baptisé le quartier latin de l’Afrique pour son foisonnement d’intellectuels et de grands cadres aux discours révolutionnaires trempés, dès les lendemains des indépendances.

Le général Mathieu Kérékou trouva la sagesse de les inviter à revenir mettre en application leurs grandes théories au pays, au lieu de stagner dans les cafés parisiens loin des réalités et loin de l’action. Le résultat ne fut pas très brillant, mais ils nous conduisirent tout de même au cycle des conférences nationales du début de la décennie 1990, avec des drames et des avancées. Personne ne crachera dessus, parce que quelque chose en sorti néanmoins. Au Cameroun, ce fut la magie du train des lois sur les libertés, une aubaine immensément saluée, puis la tripartite, une trouvaille de génie, avec la suite que nous gérons encore.

N’insultez jamais un peuple qui bouge, mais il faut bien savoir et pouvoir identifier et comprendre celui ou ceux qui font bouger, pourquoi ils bougent et dans quel sens ils bougent. Certains, sont pire que le mal, et ne valent pas plus que l’instant d’une connerie de gamins des cours de récréation. Le Bénin nous renseigne et nous enseigne, à juste titre, et peut-être très opportunément, juste à temps./.

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