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© Camer.be : Toto Jacques
- 20 Nov 2025 13:43:31
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Justice détournée à Yaoundé : Enquête sur la mort d'Aboya et l'impunité policière au Cameroun :: CAMEROON
La capitale camerounaise, Yaoundé, a été le théâtre d'un nouvel incident qui met brutalement en lumière les dysfonctionnements et les dérives au sein des forces de l'ordre. Le 14 novembre 2025, au commissariat du 18ème district de Ngousso, le jeune Aboya a répondu à une convocation concernant un différend commercial mineur, impliquant une dette présumée de 60 000 FCFA envers un vendeur. Ce qui aurait dû être une simple médiation s'est rapidement transformé en une extorsion tragique.
Rejoint par sa mère, le jeune homme a tenté de régler la situation en proposant une somme de 100 000 FCFA. Cependant, le commissaire et l'enquêteur ont rejeté cette offre, la jugeant insuffisante, et ont exigé une somme exorbitante de 500 000 FCFA, justifiant cette demande par la phrase glaçante : « le procureur attend sa part ». Face à l'incapacité de la famille à rassembler une telle somme, Aboya a été placé en détention, détenu pendant quatre jours. Le cinquième jour, il a été retrouvé mort dans sa cellule.
Cet événement choquant révèle la généralisation de la détention abusive au Cameroun, un système où la liberté est monnayée et où les procédures judiciaires sont dévoyées par l'appât du gain. Dans une tentative de dissimulation, le corps du jeune homme a été transporté discrètement vers les urgences de l'Hôpital Général de Yaoundé par les officiers. Informée, la famille, lorsqu'elle s'est rendue au commissariat, s'est vue offrir une explication incohérente et cruelle : leur fils serait mort de « froid » alors qu'il était en garde à vue.
Ce cas n'est malheureusement pas isolé. Il s'inscrit dans une longue liste de décès suspects en milieu carcéral et policier, souvent liés à des actes de torture ou à la simple négligence causée par la corruption. Des organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement le fait que le pays est miné par l'impunité policière, ce qui crée un environnement où les responsables de tels actes ne sont jamais tenus de rendre des comptes. Cette faillite de la chaîne pénale, de l'enquêteur au magistrat, est exacerbée par l'absence d'une véritable transparence judiciaire.
Le Cameroun est ainsi confronté à une dérive où la justice monnayée pervertit l'État de droit. Les citoyens les plus vulnérables, ceux qui ne peuvent pas payer les pots-de-vin exigés pour une libération rapide ou un classement sans suite, sont les premières victimes de ce système corrompu. La lutte pour que l'État puisse endiguer la corruption et assurer la sécurité de ses citoyens en garde à vue est devenue une priorité nationale. Sans une réforme des forces de l'ordre courageuse, la confiance entre le peuple et ses institutions continuera de s'éroder, laissant les familles dans l'incertitude et la douleur face à un déni flagrant de justice.
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