Le silence de Paul Biya après sa réinvestiture, un mystère qui paralyse la nation
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L'atmosphère politique au Cameroun est de nouveau suspendue à un silence. Depuis sa réinvestiture le 6 novembre dernier pour un neuvième et controversé mandat consécutif, le Président Paul Biya, à la tête du pays depuis 1982 et âgé de 92 ans, a totalement disparu de la scène publique. Cette absence, bien que non inédite pour le chef d'État connu pour sa discrétion, prend une tout autre dimension après un scrutin présidentiel vivement contesté et dans un contexte de défis socio-économiques et sécuritaires considérables. L'invisibilité présidentielle, loin d'apaiser les tensions post-électorales, alimente au contraire un sentiment d'incertitude qui paralyse l'action gouvernementale et nourrit les spéculations les plus diverses.

Le Cameroun traverse une période marquée par des interrogations profondes sur la continuité du pouvoir. Le neuvième mandat de Paul Biya, obtenu dans un contexte de violences post-électorales et de dénonciations d'un « coup d'État constitutionnel » par son principal opposant, est déjà fragile. Le pays est confronté à des crises persistantes, notamment l'insurrection dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le chômage endémique des jeunes, et une situation économique précaire.

Dans un tel environnement, l'absence du président, symbole de l'État, laisse un vide qui entrave la prise de décision et retarde des actions cruciales, à l'image du remaniement ministériel tant attendu. Cette situation de flottement est perçue par une partie de l'opinion comme un signe de fébrilité du régime, voire comme un indicateur d'une difficulté croissante à assumer les lourdes responsabilités de la magistrature suprême.

Ce style de gouvernance par l'absence, qui a longtemps caractérisé la présidence Biya, s'avère contre-productif à ce stade avancé de son règne. En l'absence de communication officielle transparente sur la santé et les activités du chef de l'État, les rumeurs et les conjectures prospèrent, créant un climat de confusion. L'opposition et la société civile, à l'instar de l'avocat Christian Ntimbane Bomo, réclament plus de clarté, rappelant que le peuple est en droit de connaître l'aptitude de son président à exercer ses fonctions.

Ce déficit de transparence est une faille qui met en lumière la délicate question de la succession et de la vacance du pouvoir, un sujet tabou au sein du régime. Le gouvernement, par des mesures visant à interdire tout débat sur la santé présidentielle, ne fait qu'amplifier le malaise et les doutes.

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