Vincent-Sosthène FOUDA président du MCPSD: "Monsieur le Président, voici votre héritage"
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« Je voudrais que l’histoire retienne de moi l’image de l’homme qui a apporté à son pays la démocratie et la prospérité », disiez-vous un soir de juillet 1990, avec la gravité d’un homme qui se voulait père de la nation. Mais l’histoire, elle, n’écrit pas avec les promesses : elle grave dans la pierre les actes et les silences.

Aujourd’hui, le Cameroun est un enclos. Un territoire administré par une photographie, tandis que dans l’ombre, un cartel s’est emparé du destin de 30 millions d’âmes. Ce groupe, tapi derrière les dorures du palais, a détourné la République pour en faire un marché de privilèges, un théâtre d’illusions où l’on vend l’avenir en pièces détachées aux puissances étrangères.

Le peuple dans la pénombre

Les Camerounais s’éclairent à la lampe tempête, comme au temps des veillées d’antan, mais sans les contes ni les rires. Ils boivent l’eau de pluie, non par choix écologique, mais par abandon institutionnel. La SNEC, la SONEL, jadis piliers de notre souveraineté, ont été démembrées et offertes aux enchères, comme si notre dignité nationale était un bien négociable.

Et pendant que le peuple vacille, les bénédictions pleuvent sur les mallettes. Les imams, les pasteurs, les évêques et les chefs traditionnels dansent « épaules carrées », non pas en célébration de la justice, mais en révérence devant l’argent-roi.

Dans Églises chrétiennes et États-Nations en Afrique, je l’écrivais sans détour :  
« Le couple Église-État, au Cameroun, n’est plus tenté par l’adultère : il l’a consommé. Et l’enfant né de cette union est un monstre politique. »

 La religion comme paravent du pouvoir

L’Église, au lieu d’être la conscience morale de la nation, est devenue le paravent d’un pouvoir qui l’instrumentalise à des fins de légitimation.  
« L’Église, si elle retrouve sa vocation prophétique, peut redevenir la conscience morale de la nation. Elle peut dire non, elle peut dire vrai. » (Églises et États-Nations, p. 112)

Mais aujourd’hui, elle bénit les puissants, sanctifie les injustices, et se tait devant les humiliations du peuple. Elle a troqué la croix contre le sceptre, l’autel contre le trône.

Vos héritiers, Monsieur le Président

Voici votre héritage : un pays verrouillé, une élite corrompue, un peuple trahi.  
Voici vos héritiers : ceux qui ont troqué la souveraineté contre des contrats léonins, ceux qui ont vendu l’âme du Cameroun pour des bénédictions tarifées.

Mais l’histoire n’est jamais figée. Elle attend les voix qui osent, les mains qui bâtissent, les cœurs qui refusent de plier. Le peuple camerounais n’est pas un troupeau : il est une force en sommeil, une lumière sous le boisseau.

Camerounais, lève-toi

Ne laisse pas ton destin être écrit par ceux qui t’ont oublié. Il est temps de reprendre la parole, de redonner sens aux mots démocratie, prospérité, dignité.  
Il est temps de réveiller les consciences, de briser les chaînes invisibles, de refuser les bénédictions achetées et les silences complices.

Car un peuple qui ouvre les yeux devient un peuple qui marche. Et un peuple qui marche devient un peuple qui construit.

Monsieur le Président, voici votre héritage.  

Et voici ceux qui le portent : non pas les courtisans, mais les veilleurs, les bâtisseurs, les éveillés.

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