Le philosophe camerounais Achille Mbembe a pris position dans le débat politique national en apportant un soutien clair à Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, tout en adressant de vives critiques aux 43 années de règne du président Paul Biya. Dans une déclaration qui résonne largement dans l’opinion, il décrit cette longue présidence comme une période d’« affaissement », marquée par un essoufflement institutionnel et une fragilisation de la confiance entre l’État et ses citoyens.

Ce soutien intellectuel n’est pas anodin. Mbembe, reconnu sur le plan international pour ses travaux sur la démocratie et l’Afrique contemporaine, pèse dans les débats publics. Son intervention place la question de l’alternance politique au centre des discussions à l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Le mot d’« affaissement » qu’il emploie prend une dimension symbolique, car il renvoie à la fatigue d’un système politique qui peine à se réinventer et à offrir des perspectives aux nouvelles générations.

L’appui de Mbembe à Kamto illustre un repositionnement de certains intellectuels face aux défis démocratiques du pays. Pour beaucoup, l’enjeu dépasse la figure de Biya et interroge la capacité du Cameroun à se réinscrire dans une dynamique de renouveau, d’ouverture et de participation citoyenne. Le discours de Mbembe met en lumière une attente forte de changement, en insistant sur le rôle central de l’opposition et de la société civile dans la construction d’un avenir plus inclusif.

Cette prise de parole souligne également l’importance des voix critiques dans la consolidation de la démocratie. En associant son image à celle de Maurice Kamto, Achille Mbembe relance le débat sur l’équilibre entre légitimité historique et légitimité populaire. Ce positionnement interpelle aussi la communauté internationale, attentive à l’évolution du paysage politique camerounais, notamment dans un contexte où la stabilité et la gouvernance sont scrutées de près.

Dans un climat marqué par des incertitudes et une jeunesse avide de perspectives, cette déclaration agit comme un signal politique fort. Elle rappelle que le Cameroun, après quatre décennies de même leadership, doit envisager une nouvelle phase de son histoire, fondée sur la pluralité, la transparence et la volonté de répondre aux aspirations profondes de ses citoyens.

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