Enlèvement d’enfants et silence d’État, la pression internationale comme ultime recours
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L’affaire de l’enlèvement d’enfants au Cameroun soulève une question cruciale : pourquoi les autorités tardent-elles à réagir face à une tragédie qui bouleverse les familles et alarme la société civile ? Les réponses ne se trouvent peut-être pas uniquement à Yaoundé, mais également à l’international. Depuis plusieurs années, les voix critiques se multiplient pour dénoncer un gouvernement jugé absent dans des moments où la protection des citoyens devrait être une priorité.

Si l’opinion publique nationale s’épuise à réclamer justice, il suffirait parfois qu’un média influent ou une organisation de défense des droits humains prenne position pour faire bouger les lignes. Lorsque RFI ou Amnesty International s’emparent d’un sujet, la réaction des autorités est souvent immédiate, comme si la légitimité de la souffrance locale ne suffisait pas sans validation extérieure. Cette dépendance traduit une fragilité institutionnelle et un déficit de confiance qui pèsent sur la gouvernance.

Dans ce climat, le Cameroun apparaît comme un pays traversé par une crise profonde. Les accusations de complicité, d’impuissance et de lâcheté de l’État se répandent, alimentées par le sentiment que le territoire échappe progressivement au contrôle des institutions. Pour certains analystes, il s’agit d’un processus latent de partition du pays, conséquence directe de l’incapacité à garantir la sécurité et l’unité nationale.

Au-delà de l’émotion, ce drame met en lumière un risque plus grave : celui de l’effondrement d’un État confronté à ses propres contradictions. La perte d’autorité sur le terrain, combinée aux violences répétées et aux kidnappings, renforce l’idée que le Cameroun se rapproche d’une quasi-faillite institutionnelle. Or, l’histoire récente démontre qu’un tel effritement attire souvent l’attention de la communauté internationale, prête à intervenir lorsqu’un pays ne peut plus protéger ses citoyens.

Le témoignage des familles, comme celui de Mme Nga dont les enfants ont été enlevés, illustre la solitude des victimes face à l’indifférence des services publics. Donner la parole à ces voix dans un média étranger aurait probablement un effet de levier décisif, contraignant l’État à sortir de son mutisme et à montrer une posture de fermeté. Ce paradoxe interroge : faut-il attendre la pression extérieure pour qu’un gouvernement agisse enfin ?

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