Baham, Dschang et Bafang : Des marcheurs interpellés
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Baham, Dschang et Bafang : Des marcheurs interpellés :: CAMEROON

Malgré l’appel à l’encadrement des marches, des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu dans certaines villes de l’Ouest.

Le meeting de la veille n’a pas suffi pour convaincre certaines populations du département des Hauts Plateaux de ne pas marcher. Hier, 22 septembre 2020, coïncidait avec le marché périodique de Baham, chef-lieu du département. Et l’occasion faisant le larron, des marcheurs se réclamant du MRC ont profité de l’affluence du jour pour inviter des sympathisants à les suivre. Contrairement aux prédictions des cadres du RDPC qui parlaient de « zéro marche » dans le département d’origine de Maurice Kamto, ils ont été entendus, réussissant à mettre des barricades sur la voie publique, au centre-ville. Selon nos sources, au moins dix d’entre eux ont été interpellés. Ils étaient encore en train d’être « exploités » par la gendarmerie, au moment où nous allions sous presse. C’est à Bafang que les choses se sont corsées. Dès 10h 30, une altercation a eu lieu au lieudit carrefour Baboutcheu, entre une centaine de marcheurs échauffés et des éléments cagoulés de la police.

« Nous sommes des Camerounais. Laissez-nous marcher. Votre problème dedans c’est quoi ? », ne cessaient de demander les manifestants aux policiers qui leur barraient la voie. Ceux- ci finiront par faire usage de leurs bombonnes de gaz lacrymogène, obligeant certains à se disperser. Ils se réfugient cependant dans le célèbre quartier Dokovi, poussant la police à procéder à une fouille au cours de laquelle ils utilisent encore leur matériel. Quatre manifestants sont interpellés. Ce qui pousse les autres à protester davantage à l’entrée de Maryland, une compagnie locale de transport située à 300m plus loin. Les gendarmes viennent en renfort et interpellent quelques autres agitateurs. Ils font encore usage de gaz lacrymogène.

Une stratégie bien huilée, qui permet aux marcheurs de fragiliser les forces de l’ordre, qui n’ont pas d’arme à feu et qu’ils finissent par encercler. Heureusement, sans brutalité. Obligés de les laisser manifester, les forces battent en retraite vers 13h. Sous la pluie battante, les manifestants dont le nombre va croissant, branches d’arbre de paix en l’air, vont prendre d’assaut la radio Site-Dar, «pour permettre aux journalistes de bien voir la mobilisation », puis la cathédrale de Banka, où ils vont transmettre un message de soutien à Mgr Abraham Kome, «insulté » par les hauts responsables du RDPC, avant le rond-point Patchi où ils crient «Kamto, président » et reviennent assaillir les lieux de détention. Avant 18h, toutes les personnes arrêtées avaient été libérées

Villes mortes

Situation différente à Dschang, où trois responsables du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun étaient encore détenus à la brigade territoriale, après 19h. Parmi eux, le responsable communal de Dschang. « On ne les a pas arrêtés en train de marcher. À partir d’une certaine heure, les gendarmes ont commencé à interpeller les responsables connus qu’ils voyaient en route », explique une source. Les leaders locaux de ce parti avaient sorti en effet un programme de marche en quatre itinéraires : du carrefour Avenir à la place des fêtes en passant par la chefferie Foto; du Carrefour Tsinfem à la place des fêtes en passant par Madagascar et la pharmacie Panka; du Lycée bilingue à la place des fêtes en passant par le marché Bet enfin, de Aza’a à la place des fêtes en passant par le Rondo. Déployées massivement sur ces axes, les forces les ont attendus en vain. Dschang avait alors les allures d’une ville morte. Comme d’autres petites villes de la Région de l’Ouest, où pour fuir les problèmes, les gens ont préféré rester à la maison. Par contre, le calme a régné à Bangangté, chef-lieu du Ndé.

Au point où les rares policiers embusqués se sont retrouvés en train de s’ennuyer. Les boutiques étaient presque toutes ouvertes, les acteurs du transport urbain et interurbain n’ont pas été perturbés. « Autour d’une bière, les uns et les autres échangent sur l’ambiance qui prévaut dans d’autres villes du Cameroun », nous a confié après 14h, Jérôme Narcisse Sobze, le correspondant d’Equinoxe Tv dans la ville. « Demain, quand ça va changer, nous serons ensemble », raille un responsable du MRC dans le Ndé, surpris par l’apathie de ses congénères.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo