Belles lettres: Au nom de la révolution
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« Djeukam Tchameni, Une vie pour la révolution », c’est le titre de l’ouvrage consacré à la vie de l’homme politique par l’essayiste et historien camerounais Enoh Meyomesse.

Dans cet ouvrage, l’auteur décèle dans la vie et le parcours de l’homme, les ressorts qui font de lui un révolutionnaire dans l’âme, même s’il faille reconnaitre cet aspect ne se ressent pas totalement et de manière frontale dans le langage de l’homme.

Djeukam Tchameni est d’ailleurs connu pour son parlé mesuré et pondéré, empreint à la fois de franchise et de cour- toisie. Mais Enoh Meyomesse à travers son ouvrage est allé un peu plus loin dans les tréfonds de sa vie pour trouver les germes qui prépareraient l’homme à la révolution.

Tenez par exemple, la participation de Djeukam Tchameni à son très jeune âge (13-15 ans) à la distribution des tracs des upécistes clandestins qu’il croise sur son chemin de retour de l’école ; à l’Université de Yaoundé il va créer le Cercle d’Etudes et de Réflexion sur la Culture Africaine (Cerca) ; pendant ses années d’études aux Etats-Unis il se d’amitié avec des révolutionnaires noirs américains ; ses accointances au Cameroun et au Burkina Faso avec des personnalités du combat politique et idéologique telle Célestin Monga, Pius Njawé, Guérandi, Thomas Sankara pour ne citer que ceux-là.

Bien Plus, et ce n’est pas un secret de polichinelle ou qu’il faille aller lire dans un livre, Djeukam Tchameni a donné des années de sa vie professionnelle et fami liale pour la liberté et la démocratie au Cameroun : tenez par exemple les années d’emprisonnement au plus fort de la lutte pour plus de liberté et de démocratie durant les années de retour au multipartisme ; son emprisonnement parce qu’il est soupçonné par le pouvoir de Yaoundé d’être de mèche avec Guérandi pour un coup d’Etat au Cameroun, période au cours de laquelle ses affaires en pleine expansion ont périclité au Cameroun ; son entêtement à tenir des rassemblements devant les autorités qui refusent alors que lui pense que la loi l’autorise.

Pour tout dire, Djeukam Tchameni a réellement risqué sa vie pour le bien-être du Cameroun et des Camerounais car lui aussi aurait pu disparaitre durant ces années dans les geôles, tout comme on n’entend plus parler de Guérandi de nous jours.

Vie familiale et cursus scolaire Djeukam Tchameni est né le 1er mars 1961 à Baré par Nkongsamba dans le département du Moungo. Il est le deuxième garçon d’une famille de douze enfants. Son père Tchameni Jean de Dieu, était fonctionnaire du ministère de l’agriculture, chef de poste agricole dans le Moungo en cette année où Djeukam Tchameni vient au monde.

Sa mère, Tchuengoua Elise, est originaire de Badoumla dans le Haut-Nkam, un village réputé rebelle au temps des Allemands et dont la chefferie avait été rasée et la famille royale dispersée. Tchuengoua Elise est également connue comme ayant des liens de parenté avec le nationaliste et upéciste Ernest Ouandjié.

Djeukam Tchameni fait ses études primaires à l’école publique d’Ekoudou à la Briqueterie, un quartier de Yaoundé, puis à l’école publique de Bonapriso. Ses études secondaires, il les fait au Lycée Polyvalent de Bonabéri. Très vite, il va être remarqué par ses encadreurs comme un élève très brillant et c’est ainsi qu’il va bénéficier d’un gros cadeau de la société camerounaise d’équipement pour avoir obtenu une note de 19,20/20. Il ne va d’ailleurs pas faire la classe de 4ème par une décision du corps enseignant qui estime que c’est un élève au quotient intellectuel au-dessus de la moyenne. Puis au Lycée Joss où il se retrouve par la suite, il obtient le baccalauréat série C à l’âge de 17 ans.

Ses parents s’attendant à ce qu’il choisisse l’école polytechnique pour ses études supérieures, il va plutôt s’inscrire à la faculté des Sciences économiques de l’Université de Yaoundé.

Il va expliquer ce choix par le fait que la lecture des ouvrages instructifs à l’instar de ceux de Karl Marx, avait nourri en lui un goût poussé pour l’économie. « En plaçant le mode de production au centre de sa pensée, Karl Marx donne une dimension fascinante à l’économie », explique-t-il à ses proches.

A l’Université de Yaoundé, il obtient sa Maitrise en Sciences économiques en 1982 avant de s’envoler pour les USA. La lecture des ouvrages comme ceux de Cheick Anta Diop, Kwame Nkrumah, Marcien Towa, Marcus Garvey, Karl Marx, Lénine, Fidel Castro, Che Gavara, Kum’a Ndoumbé, Tchuindjang Pouémi et bien d’autres avaient déjà formaté le cerveau de l’homme pour en faire un révolutionnaire dans l’âme.

A l’Université de Yaoundé il aura également beaucoup appris à travers les mouvements estudiantins de revendications et de pensée.

Tenez par exemple c’est lui qui crée en 1979 le Cercle d’Etudes et de Réflexion sur la Culture Africaine en abrégé CERCA. Après avoir fait les cours de langue anglaise pendant six mois, il s’inscrit à l’Université de Houston au Texas où il obtiendra son MBA. C’est au cours de ce programme MBA qu’il apprendra avec beaucoup de stupéfaction comment les blancs arrivent en Afrique et se font beaucoup d’argent sans y apporter un franc. C’est d’ailleurs un principe des finances internationales qu’un des professeurs leur avait enseigné, et cela avait tellement marqué Djeukam Tchameni au point où il s’est dit qu’il faut qu’on arrive à changer cet état de chose un jour ou l’autre.

L’ouvrage et l’auteur

L’essentiel de la biographie ainsi présentée est contenu dans cet ouvrage facile à lire puisqu’écrite dans un style simple. C’est un ouvrage de 110 pages qui est composé de 15 chapitres, publié aux éditions Edk Books en mars 2020.

L’auteur, Enoh Meyomesse, est un compatriote diplômé de Sciences politiques à l’Université de Strasbourg, né en 1954 à Ebolowa. Il est tantôt présenté comme poète, romancier, essayiste, historien et homme politique dans la mesure où il tente d’être candidat à l’élection présidentielle de 2011 avant d’en être empêché par ses frères du sud.

Enoh Meyomesse a fait la prison pendant près de 40 mois pour ses prises de position contre le pouvoir de Yaoundé et pour avoir été accusé de fomenter un coup d’Etat.
Il critique véhément ses frères et élites bulu qu’il juge plus nocifs autour de Biya que ne l’était l’élite fulbé autour d’Ahmadou Ahidjo.

« Djeukam Tchameni, Une vie pour la révolution »

L’ouvrage est mondialement disponible sur Amazon (Cliquer ici) ; à Douala il est trouvable auprès de la librairie Lipacam et Fnac ; Yaoundé à la Librairie des peuples noirs.

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